Elisabeth Degryse “regrette” la déprogrammation de Guillaume Meurice du centre culturel d’Uccle
Selon la ministre-présidente, aucun élément établissant un quelconque risque pour l’ordre public n’a pu être avancé par les responsables du centre culturel ucclois.
La ministre-présidente de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Elisabeth Degryse (Engagés), en charge de la Culture, a dit mardi “regretter” la décision du centre culturel d’Uccle de déprogrammer l’humoriste français Guillaume Meurice.
“Je regrette sincèrement la décision de retirer le spectacle de Guillaume Meurice, même si je désapprouve les propos qu’il a pu tenir sur les ondes de France Inter”, a dit Elisabeth Degryse en commission Culture du parlement de la FWB. “Je n’adhère pas à la comparaison entre Benjamin Netanyahou et le régime nazi et je comprends qu’elle ait pu heurter”, a-t-elle ajouté en réponse aux questions des députés d’opposition Bruno Lefèbvre (PS) et Veronica Cremasco (Ecolo).
► A lire aussi : Guillaume Meurice déprogrammé à Uccle: “Je devais aussi y jouer mais je n’irai pas, je ne soutiendrai pas une salle qui déprogramme quelqu’un”
Selon la ministre-présidente, aucun élément établissant un quelconque risque pour l’ordre public n’a pu être avancé par les responsables du centre culturel ucclois. Elisabeth Degryse a aussi rappelé mardi l’autonomie artistique et de programmation dont jouissent les centres culturels, pour autant qu’ils respectent la législation sur la gouvernance culturelle. Selon la ministre, aucune violation du cadre légal communautaire ne peut être établie dans le cas présent. Aucune sanction n’est dès lors à l’ordre du jour.
Une polémique comme un “point de départ” à une réflexion
Le CCU avait entamé des discussions avec Guillaume Meurice pour la présentation de son spectacle “Vers l’infini (mais pas au-delà)”, coécrit avec l’astrophysicien Éric Lagadec. Connu pour ses prises de position politiques et récemment licencié de Radio France, l’humoriste a déclaré avoir été déprogrammé. Le centre culturel d’Uccle avait invoqué des “risques de troubles à l’ordre public” pour justifier sa décision de ne pas accueillir Guillaume Meurice. Le PS Ucclois avait de son côté évoqué des pressions du bourgmestre, Boris Dilliès (MR), sur le centre culturel.
Devant les députés mardi, Elisabeth Degryse a formulé le vœu que cette polémique puisse désormais servir de “point de départ” à une réflexion au sein du centre culturel d’Uccle sur sa gouvernance interne ainsi que l’exercice de la liberté artistique. Dans sa réplique, la députée Cremasco s’est dit déçue par la prise de position de la ministre-présidente. “J’attendais de vous une parole beaucoup plus forte”, a commenté l’élue verte, jugeant “inadmissible” toute limitation de la liberté d’expression.
Belga – Photo : Belga