Double meurtre à Kraainem : l’avocate générale insiste sur une préméditation particulièrement longue

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Pierre Devalet, Beby Ngongi et Vincent Léglise sont accusés d’avoir participé aux assassinats de la compagne et de la belle-fille de Pierre Devalet, Magali Wagner et Coline Ghinet, commis en mars 2022 à Crainhem.

L’avocate générale a terminé son réquisitoire mardi devant la cour d’assises de Bruxelles en insistant sur la longueur de la préméditation dans le chef des trois accusés, en particulier dans celui de Pierre Devalet. “Il y a eu sept mois de persistance dans le projet de tuer”, a-t-elle souligné.

“Pierre Devalet aurait pu changer mille fois d’avis entre août 2021 et mars 2022. Il y a eu sept mois de persistance dans le projet de tuer”, a avancé la procureure. “Les deux autres, dès novembre 2021, auraient pu renoncer mille fois eux aussi”, a-t-elle ajouté. La période d’août 2021 correspond au moment où, selon Pierre Devalet, Vincent Léglise lui a dit connaître “quelqu’un qui peut éliminer des gens” pour régler ses problèmes de couple.

Ensuite, au mois de novembre suivant, Pierre Devalet a repris contact avec Vincent Léglise et ce dernier a pris contact avec Beby Ngongi. Le projet criminel est alors devenu concret, selon la procureure. Les contacts entre, d’une part Devalet et Léglise, et d’autre part Léglise et Ngongi, n’ont ensuite jamais cessé jusqu’à la commission des faits. Pour l’avocate générale, les trois hommes sont coupables au même titre d’être auteur d’un double assassinat. “Le mobile n’est pas nécessaire pour asseoir une culpabilité, mais il me paraît évident que, pour Pierre Devalet, le mobile était de se débarrasser de Magali et de Coline, et pour les deux autres, de se faire de l’argent”, a encore livré comme analyse la représentante du ministère public. “Le mobile peut dépendre de la vision de chacun, mais je constate que Pierre Devalet était accablé par ses problèmes de sexualité et que Magali était la deuxième femme qui le quittait. Lui qui présente une importante faille narcissique comme l’ont expliqué les psychiatres, qui a sans cesse besoin d’être au centre de l’attention, il n’a pas supporté. Quant à Coline, il était jaloux d’elle et lui en voulait d’avoir une relation épanouie avec Magali”.

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Pierre Devalet, Beby Ngongi et Vincent Léglise sont accusés d’être auteurs de l’assassinat de Magali Wagner, âgée de 46 ans, et de sa fille, Coline Ghinet, âgée de 17 ans. Les victimes étaient la compagne et la belle-fille de Pierre Devalet. Elles ont été droguées puis tuées à coups de couteau dans la maison où elles vivaient avec celui-ci à Crainhem, dans la nuit du 23 au 24 mars 2022. Selon l’enquête, le couple formé par Pierre Devalet et Magali Wagner battait de l’aile et celle-ci avait pris la décision de quitter son compagnon après dix ans de vie commune. Pierre Devalet, suspecté d’être le commanditaire des crimes, est en aveu. Beby Ngongi, accusé d’être l’exécutant, est en aveu d’avoir été payé pour commettre les crimes, mais affirme avoir finalement renoncé. Quant à Vincent Léglise, accusé d’être intervenu comme intermédiaire entre le commanditaire et l’auteur, il nie toute implication. Le procès se poursuivra mercredi avec les plaidoiries de la défense.

Belga

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12 mars 2025 - 06h44
Modifié le 12 mars 2025 - 08h53