La construction du siège de la VRT pourrait entraîner du retard dans le développement de Mediapark

Ce lundi soir, le conseil d’administration de la VRT s’est penché sur un dossier plutôt problématique. Pour la construction de son nouveau siège sur le site de Mediapark à Reyers, ses architectes demandent un supplément d’honoraires non négligeable. Alors que le dossier passe en commission de concertation ce jeudi à la commune de Schaerbeek, ce litige pourrait entraîner des retards dans le reste du développement du quartier.

Pour rappel, dans les quinze prochaines années, le site de Reyers devrait être totalement modifié. La Région bruxelloise a prévu de transformer le lieu en un véritable pôle média. La partie la plus avancée concerne le Frame, le futur siège de BX1 ainsi que des espaces de coworking pour les entreprises dans le secteur des médias, screen.brussels ou encore l’Ihecs. Les travaux devraient débuter au printemps prochain pour un déménagement prévu en 2022.

A côté de cela, la RTBF et la VRT doivent construire leur nouveaux bâtiments. Un retard a déjà été acté par rapport aux prévisions de lancement de Mediapark. Cependant, les deux projets passeront en commission de concertation ce jeudi après-midi. Du côté de la RTBF, on est plutôt confiant. Si le permis est délivré rapidement, les travaux pourraient débuter en 2020. Le chantier durera 2 ans et il faudra compter le même temps pour l’équipement des lieux. Le déménagement devrait donc avoir lieu en 2024. A partir de cette date, l’ancien siège pourrait être démoli.

Des conflits financiers à la VRT

Ce scénario ne sera cependant possible que si la VRT a également construit dans le même délais son nouveau bâtiment. Et là, pour le moment, rien n’est certain. Au départ, la VRT avait prévu un budget de 122 millions d’euros. Seulement, entre temps, il a été décidé que le bâtiment coûterait 150 millions d’euros. Les architectes ont donc dû revoir leur copie. Aujourd’hui, ils demandent donc un supplément d’honoraires mais la VRT refuse de la payer. Selon elle, lorsqu’elle a attribué le marché aux cabinets d’architectes, elle a payé pour un travail global de 150 millions d’euros. Hors de question pour le moment de s’acquitter d’un montant supplémentaire de 30 millions d’euros.

En plus, il avait été prévu que la durée de chantier soit de 35 mois. Or, maintenant, elle est estimée à 40 voire 45 mois. Pour chaque mois supplémentaires, les architectes demandent 110.000 euros afin de superviser les travaux. Là aussi, pour le conseil d’administration de la VRT, la facture est trop salée. “Nous devons maîtriser et respecter notre budget de 150 millions d’euros”, explique le média flamand.

Les négociations sont donc en cours mais elles pourraient retarder le projet. Même si la VRT obtient rapidement son permis d’urbanisme, elle ne peut démarrer les travaux avant cet accord. Aucune date n’est actuellement avancée.

Des retards pour la Région bruxelloise

En parallèle, la Région bruxelloise a lancé un plan d’aménagement directeur (PAD). L’enquête publique a déjà eu lieu et prespectives.brussels analyse les remarques des communes et citoyens. Prochainement, elle devrait les communiquer au gouvernement avant que ce dernier n’entérine le projet. Ce PAD prévoit le développement de 2.000 logements, des équipements collectifs dont des crèches, des surfaces pour des entreprises innovantes ainsi qu’un parc urbain de 8 hectares.

Ce développement ne peut se faire qu’après la démolition de l’actuel bâtiment de la VRT/RTBF. Si le déménagement de la VRT est retardé, il en sera de même pour les autres constructions. A moins que la Région ne modifie son phasage. “Nous n’allons pas tout construire en même temps, explique Pascal Sac, porte-parole de la SAU, l’organisme de développement urbain de la Région bruxelloise. Il y aura plusieurs phases entre 2024 et 2035. Nous avions prévu de travailler en premier lieu sur l’espace à front du boulevard Reyers et le long de la rue Henri Evenpoel mais nous évaluons ce programme. Par contre, les espaces publics devraient attendre tout comme la création d’une voirie interne à la cité des médias.” Le projet immobilier sur le pourtour du site ne devrait donc pas subir de retard.

Pour la Région bruxelloise, un retard dans les projets de la VRT pourrait aussi signifier un retard dans l’arrivée des activités et des habitants ce qui engendrerait également un manque à gagner en termes de recettes fiscales. Des pénalités de retard ont toutefois été prévues dans le contrat de cessation des terrains de la VRT et de la RTBF. Mais elles ne seraient activées qu’après 2023 voire 2024. “Le but est que nous développions un quartier de la meilleure manière possible ensemble et dans les meilleurs délais”, conclut Pascal Sac.

Vanessa Lhuillier – Photo: Belga/Jonas Roosens