Le diesel n’a plus la cote auprès des Belges: quel est son avenir ?
Le Salon de l’Auto ouvrira ses portes au public ce samedi à Bruxelles. L’occasion de parler ce soir dans le Mag de la rédac des véhicules qui roulent au diesel. Une évidence s’impose: ils se vendent de moins en moins sur le marché automobile.
En 2018, le diesel ne représentait plus que 35% des immatriculations de véhicules neufs. Soit, 11% de moins qu’en 2017. L’essence de son côté s’est vue augmenter de 10%, passant ainsi en 2018 à 58%. “On a vu en 2018 que cette tendance à la baisse du diesel s’était encore accélérée. Je pense néanmoins que le diesel restera bon pour 20-25% du marché, surtout avec l’arrivée sur le marché de nouveaux diesels”, estime Joost Kaesemans, porte-parole de la FEBIAC.
Philippe Jacquemotte explique la baisse du diesel par plusieurs facteurs: “Il y a, d’une part, un changement de législature (…). Il y a le diselgate qui vient s’ajouter à ça (…). Pour l’instant, tout le monde est dans une zone d’incertitude. Comme disait Joost Kaesemans, ça reste crédible pour les gros rouleurs. Technologiquement, c’est ce qu’il y a de mieux. Par contre, si vous restez en ville, il n’y a plus beaucoup de raisons (de rouler au diesel).”
Une situation mal vécue chez Traxio, le secteur des garagistes, selon son secrétaire général, Serge Istas.
Liévin Chemin (conseiller mobilité au Bral), quant à lui, applaudit le bannissement à terme du diesel. “C’est indispensable parce que les véhicules diesel ont émis beaucoup plus que ce que prétendaient les constructeurs. (…) C’est aussi une prise de conscience de la part du public qui va avoir une désaffection pour ces produits-là car ils ont une conscience environnementale mais ils se sont aussi sentis floués par rapport à une tricherie généralisée sur le marché du diesel.”
Toujours plus de nouvelles voitures sur le marché
Au total, ce ne sont pas moins de 549.632 véhicules neufs qui ont été immatriculés en 2018, soit une progression de 0,6%. “Malgré les embouteillages, malgré le fait que ça coûte cher, malgré le prix du carburant, ça veut quand même bien dire qu’ils (les automobilistes) en ont besoin. Il faut regarder ça à un niveau plus large: Comment notre société est structurée ? Où est-ce qu’on habite ? Où est-ce qu’on travaille ? Quelles sont les autres possibilités de créer une mobilité différente ?”, estime Joost Kaesemans.
Philippe Jacquemotte ne croit pas qu’on pourra se passer de voitures dans le futur. “Le triangle boulot-maison-loisirs n’arrête pas de s’élargir, et donc les gens ont besoin d’une voiture parce que les transports en commun ne vont pas partout à n’importe quelle heure”, conclut-il.
■ Les invités : Serge Istas (Secrétaire général Bruxelles & Wallonie – Traxio); Joost Kaesemans (Porte-parole de la FEBIAC); Philippe Jacquemotte (Journaliste); Liévin Chemin (Conseiller mobilité – BRAL)
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