Des voitures de plus en plus lourdes à Bruxelles : “Une des solutions est de limiter la présence de véhicules trop lourds”

Une étude commandée par Elke Van den Brandt confirme que les voitures sont de plus en plus larges et lourdes dans la capitale, une évolution qui fait débat.

L’évolution du poids et de la largeur des véhicules est un phénomène mondial qui se vérifie également à Bruxelles. En dix ans, la masse des véhicules nouvellement immatriculés dans la capitale a augmenté de 10 % pour les voitures privées. Le phénomène est encore plus marqué pour les voitures d’entreprise, comme les voitures de société (+17 %). Ces véhicules d’entreprise deviennent de plus en plus lourds et pèsent en moyenne 250 kilogrammes de plus que les véhicules privés, alors que la différence était de 100 kilos il y a 10 ans.

Au niveau de la largeur, les véhicules bruxellois mesurent en moyenne plus de 180 cm, dépassant ainsi le gabarit de la majorité des places de stationnement.

Une possibilité pour faciliter le débat sur la LEZ

Pour Quentin Lancremon, coordinateur de l’association The Shifters, qui œuvre à la décarbonation de l’économie, on pourrait envisager un modèle similaire à la LEZ pour réduire progressivement la présence des véhicules lourds, qui sont plus polluants.

“La LEZ a été mise sur pause pour des raisons sociales, car il est vrai que la mesure était profondément injuste. Ce que nous proposons, c’est de limiter progressivement les véhicules en fonction de leur masse.”

Pour l’association, cette mesure serait plus acceptable, car les véhicules plus lourds sont aussi plus chers : “La transition pour atteindre les objectifs climatiques reposerait donc davantage sur les ménages les plus aisés”, explique Quentin Lancremon.

Une autre possibilité pour réduire le poids des véhicules serait d’augmenter significativement leur coût. Pour l’association The Shifters, cela pourrait se faire, comme au Pays-Bas, par une hausse de la taxe de mise en circulation. “Il faut qu’il y ait une différence claire de 2 000 ou 3 000 euros pour influencer le choix du consommateur.”

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Et pour les voitures électriques ?

Les véhicules électriques sont en moyenne plus lourds que les voitures à moteur thermique. Faut-il donc les prendre en compte dans ces potentielles limitations évoquées par The Shifters ?

“Il faudrait une sorte d’exception pour les voitures électriques, qui sont forcément plus lourdes. Cependant, des efforts doivent tout de même être faits en matière de sécurité”, selon le coordinateur de l’association.

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C’est un autre argument avancé pour limiter la présence de ce type de véhicules : ils représentent un danger accru en termes de sécurité, non pas pour leurs utilisateurs, mais pour les autres usagers de la route.

Ce débat reste donc ouvert, et cette option pourrait être une possibilité pour maintenir le report de la LEZ tout en respectant les objectifs climatiques de la Région.

Rémy Rucquoi

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15 novembre 2024 - 15h07
Modifié le 16 novembre 2024 - 12h55