Des violences policières dénoncées par un syndicat de police: “On a vu des choses qu’on avait rarement vues par le passé”

Des violences policières sont régulièrement rapportées par des personnes ou des associations. Mais aujourd’hui, c’est un syndicat de police qui alerte : la CGSP dénonce le comportement de certains lors de la manifestation nationale de mardi dernier, mais aussi lors de l’expulsion des occupants de la Zone Neutre, près de la Gare du Midi, vendredi.

Les violences des forces de l’ordre le 14 octobre, c’est la CGSP Police qui les dénonce à son tour, pointant des manifestants matraqués alors qu’ils étaient au sol, ou la présence de policiers en civil masqués avec des bâtons dans le cortège.

Des dérapages selon le syndicat, conséquence d’un sentiment d’impunité qui s’est installé au fil du temps. “On a vu des choses qu’on avait rarement vues par le passé, à savoir des violences disproportionnées dans le chef de certains policiers“, déplore Patrick Baus, délégué permanent au CGSP Police. “On est arrivé maintenant à une situation où, effectivement, la non-réaction de la part des autorités a créé un sentiment d’impunité dans le chef de toujours, ces mêmes personnes“.

“Les citoyens ont de la chance d’avoir une police comme la police de Bruxelles”

Accusé de couvrir aveuglément sa police, le bourgmestre de la ville, Philippe Close, réfute sans se prononcer toutefois sur ces faits précis. “Je ne vous répondrai pas, puisque je suis l’autorité administrative chargée d’analyser les choses. Si je répondais, c’est bien un principe de droit important, je ne garantirais plus l’impartialité de mon jugement“, dit-il à notre journaliste, avant de poursuivre : “Je peux vous dire que les citoyens ont de la chance d’avoir une police comme la police de Bruxelles qui fait un boulot extraordinaire et aussi d’avoir un commissaire en chef qui est extrêmement sérieux sur l’éthique de ses policiers. Vous savez, des dossiers disciplinaires, on en a des dizaines par an. Donc il ne faut pas croire qu’il y a un sentiment d’impunité dans la police. Son travail devient de plus en plus difficile aussi parce que certains ne veulent pas se conformer aux règles ou veulent casser la ville. Et ça, je ne l’admettrai jamais“.

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Reste que ces agissements policiers inquiètent la Ligue des droits humains qui en craint les conséquences. “Pour ce qui concerne ce cas-ci, les violences policières, on peut constater une érosion du droit de manifester puisque des gens vont hésiter demain à aller manifester et qu’on n’entend pas de parole forte de la part du bourgmestre pour condamner ces agissements policiers qui étaient disproportionnés et donc fautifs”, met en garde le directeur Pierre-Arnaud Perrouty.

Tous les syndicats policiers ne sont toutefois pas sur la même longueur d’onde quant aux violences policières. La réaction de Vincent Gilles, président du SLFP Police, en témoigne : “Rien, mais absolument rien ne nous revient au sujet de supposées violences policières. Je crois qu’il s’agit d’une fabulation relevant d’un certain aveuglement consistant à nier le principe ‘action réaction’“.

La CGSP Police parle, elle, d’omerta sur cette question et de brimades de la hiérarchie pour ceux qui osent les dénoncer.

■ Reportage de Jean-Christophe Pesesse, Morgane Van Hoobrouck et Corinne De Beul

 

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