Des trésors dans nos stations d’épuration : de l’or et du platine retrouvés dans les eaux usées

Un projet qui existe depuis 2019… mais qui se réoriente désormais.

Dans les égouts bruxellois, ni crocodile ni bête effrayante… mais bien des trésors dérivant dans nos eaux usées. Ainsi, depuis 2019, le projet Sublimus mené par des chercheurs de l’ULB, de la VUB et de l’Institut Meurice, tente de capter les métaux précieux. De petites particules s’échappent, en effet, par érosion des bijoux notamment, ou de certains tissus présentant de l’argent comme antibactérien.

Quelques mois après le lancement du projet, notre équipe avait rencontré ces chercheurs, qui ciblaient alors leur recherche sur les boues résiduaires. “L’eau usée qui sort des égouts et qui arrive à la station d’épuration, c’est là que l’on va retrouver l’or qui est émis par la population de Bruxelles, et qui va se retrouver dans les boues des stations d’épuration, et que l’on va récolter“, nous expliquait alors Natacha Brion, chercheuse en chimie de l’environnement à la VUB.

► Reportage | De l’or et de l’argent dans les égouts bruxellois (24/10/2019)

Plutôt que les boues, l’eau directement

Mais tout récemment, la recherche s’est réorientée, passant de l’analyse des boues résiduelles aux eaux elles-mêmes. “Au bout d’un an de suivi sur les entrées et sorties de la centrale Bruxelles-Nord, à partir d’échantillons, nous avons constaté que les boues résiduaires, que l’on obtient au bout d’un processus d’oxydation par voie humide, ne concentraient pas tous les métaux recherchés“, relate Gilles Bruylants, chercheur au Engineering of Molecular Nanosystems et responsable du projet au sein de l’ULB, “L’or, le platine, le cuivre et le nickel restaient en fait dans l’eau de la station, qui agit comme un accumulateur de métaux“.

Ainsi, la méthode d’extraction a désormais été revue, en se concentrant désormais sur l’eau. De même, les chercheurs étudient désormais la meilleure manière pour extraire et purifier ces métaux précieux sélectivement, notamment à l’aide de nanoparticules magnétiques développées par l’ULB, “qui collectent le métal, et qui peuvent ensuite être simplement séparées du mélange à l’aide d’un aimant“, précise Gilles Bruylants.

L’espoir de ces chercheurs est de collecter, in fine, une dizaine de kilos d’or, et un kilo de platine, dans les stations d’épuration bruxelloises.

 

ArBr – Photo : Belga (archives)