Des “patrouilles sociales” de la police bientôt créées ?
Michel Goovaerts, chef de corps de la zone de police Bruxelles-Capitale/Ixelles, préconise la création de “patrouilles sociales” pour faire face à l’augmentation du nombre d’interventions pour les personnes ayant des problèmes psychiatriques.
“En Belgique, le nombre d’interventions policières pour des problèmes psychiatriques a augmenté de près de 30% l’année dernière“, s’inquiète Michel Goovaerts, le chef de corps de la zone de police Bruxelles-Capitale/Ixelles, la plus grande du pays. Dans une interview avec La Libre Belgique et Het Nieuwsblad, il préconise la création de “patrouilles sociales” avec, par exemple, des travailleurs sociaux qui accompagnent les policiers.
“La mort de l’inspecteur Thomas Monjoie a montré qu’il fallait faire quelque chose“, estime le patron des policiers bruxellois. “Pour ce qui est des individus ayant des problèmes de santé mentale, il y a un vide“, constate-t-il ainsi.
Les policiers démunis
“Nos policiers sont démunis face à des cas de santé mentale de plus en plus nombreux. Et j’ai l’impression qu’on ne s’en soucie pas vraiment. Comme si on partait du principe qu’en appelant les policiers, ils trouveront forcément une solution“, dénonce Michel Goovaerts. Et de poursuivre : “Les policiers ne sont pas des couteaux suisses corvéables et mobilisables pour tout problème. Certes, les policiers sont habilités à faire usage de la force pour mettre fin à une situation dangereuse, mais la police ne va pas régler tous les maux de notre société en arrêtant les gens et en les mettant dans des cellules.“
Ces patrouilles sociales seraient composées de profils plus sociaux, plus médicaux et sur lesquelles pourrait compter la police lorsqu’elle est confrontée à un cas nécessitant une prise en charge médicale ou psychologique, explique-t-il.
Le nombre d’interventions pour les personnes ayant des problèmes de santé mentale est en augmentation, justifie le chef de corps. En 2020, il y en avait encore 8.000 pour toute la Belgique, en 2021, le total dépassait les 11.000 “interventions psychiatriques”.
Belga – Photo : Belga Image