Des étudiants pro-palestiniens bloquent le rectorat de la VUB

Cette démarche est inspirée d’une action similaire à l’UGent, à Gand. Les étudiants et les collaborateurs de la VUB participant à cette action veulent “mettre fin aux collaborations que la quasi-totalité des universités belges entretiennent” avec Israël.
Vingt-cinq étudiants pro-palestiniens bloquent le bâtiment Braem de la Vrije Universiteit Brussel (VUB), qui abrite notamment le rectorat de l’université, depuis 6h30, a constaté mardi sur place l’agence de presse Belga. Les étudiants et les collaborateurs de la VUB participant à cette action veulent empêcher l’accès au bâtiment aux membres du personnel qui y travaillent afin de “mettre fin aux collaborations que la quasi-totalité des universités belges entretiennent” avec Israël.
Cette démarche est inspirée d’une action similaire à l’UGent, à Gand, où le rectorat a été bloqué le 13 mai avec une demande similaire. Les étudiants et collaborateurs universitaires pro-palestiniens appellent à un arrêt immédiat des collaborations et au boycott académique de l’État d’Israël et de ses centres de connaissances, qui, selon les activistes, participeraient à un génocide dans la région.
“Des actions allant plus loin”
Le président du Conseil interuniversitaire flamand (Vlaamse Interuniversitaire Raad) et recteur de la VUB, Jan Danckaert, s’est prononcé en faveur d’une suspension du traité d’association UE-Israël dans une lettre ouverte au ministre des Affaires étrangères Maxime Prévot. Ce texte stipule que les chercheurs israéliens peuvent participer aux programmes de recherche européens. Une suspension devrait permettre aux universités de mettre plus facilement fin aux collaborations avec des partenaires israéliens.
Les militants disent se sentir obligés de mener “des actions allant plus loin”. Les blocages à Gand et à la VUB sont donc “une nouvelle étape d’un mouvement national issu des occupations étudiantes de l’année académique précédente”.
“Nous partageons la même indignation”
Si les étudiants se réjouissent de la lettre ouverte du Conseil interuniversitaire flamand et de la demande de suspension de l’accord d’association, “il est important de souligner que cette demande n’est que le résultat de la lutte que nous menons depuis un an et demi“, ont-ils tenu à souligner.
Dans une réaction, le recteur de la VUB indiqué ne pas comprendre pourquoi les étudiants faisaient campagne devant son bureau et contre l’université bruxelloise et le Conseil interuniversitaire flamand. L’affirmation selon laquelle les universités ne feraient pas grand-chose pour rompre les liens avec Israël “ne correspond pas du tout aux faits”. Non seulement l’institution bruxelloise a pris des positions claires, mais la semaine dernière, elle a également appelé, avec les universités belges, à suspendre le traité d’association, a-t-il rappelé. Jan Danckaert a également pointé la “transparence” des collaborations avec Israël, dans le cadre du programme de recherche Horizon Europe. “Seuls trois projets de ce type sont en cours”, a-t-il dit. “Nous désapprouvons le fait que les activistes aient fermé le bâtiment Braem aujourd’hui. Les collègues qui veulent faire leur travail sont gênés. Dans la perspective des examens, l’utilité de cette mesure n’est pas très claire.”
Le recteur souhaite dès lors un “dialogue sans violence et sans blocage”. “Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons avancer en tant que communauté universitaire car, une fois de plus, nous partageons la même indignation”, a-t-il conclu.
Belga