Dépénalisation de l’IVG : des pétitionnaires pressent les députés de passer au vote à la Chambre
Des représentantes de la plateforme “Abortion Right” ont remis jeudi à plusieurs députées une pétition signée par 13.500 personnes demandant à la Chambre de voter la loi dépénalisant et élargissant les conditions de l’avortement en Belgique.
A leurs yeux, le sujet ne peut être prisonnier des négociations gouvernementales.
Le 15 juillet, les opposants à la proposition de loi ont obtenu une nouvelle fois le renvoi au Conseil d’Etat du texte, empêchant le débat et le vote en séance plénière de la Chambre. Entretemps, des négociations en vue de former une majorité Vivaldi ont commencé et l’un des partenaires – le CD&V- en fait une question de gouvernement. Il est apparu mercredi qu’un compromis existait entre les sept partis pour renvoyer la proposition de loi en commission de la Justice et rouvrir les discussions.
“Il faut aller au vote. Qu’espère-t-on obtenir de plus en repartant en commission de la Justice? Les discussions seront les mêmes qu’avant et, en attendant, 500 femmes par an devront aller à l’étranger pour avorter parce qu’elles sont passé le terme de 12 semaines ou continuer une grossesse non désirée“, a expliqué Aurélie Piessens, chargée de mission de la Fédération laïque des centres de planning familial.
La revendication est portée par 13.500 signataires, dont 5.000 personnes issues du secteur médical et social. La pétition a été remise à plusieurs signataires de la proposition, dont Eliane Tillieux (PS), auteure du texte initial, Sarah Schlitz (Ecolo-Groen), Sofie Merckx (PTB) et Sophie Rohonyi (DéFI).
Le PTB et DéFI souhaitent aussi passer au vote en séance plénière lorsque le Conseil d’Etat aura transmis son nouvel avis. Les socialistes et les écologistes, membres de la Vivaldi, se veulent réalistes face au blocage persistant du texte. “Depuis un an, on n’a pas avancé d’un iota. En Flandre, une majorité s’oppose au texte et ils n’ont pas fini d’utiliser les outils disponibles pour le bloquer. Aujourd’hui, nous avons obtenu que le gouvernement ne s’empare pas du dossier. Le retour en commission de la Justice permettra d’avoir un dialogue. Par rapport au blocage que l’on voit aujourd’hui, il y a une possibilité d’avancée“, a expliqué Eliane Tillieux. “Nous pourrons reprendre un débat plus serein qui permettra d’avancer et pas de fantasmer des choses sur les intentions des femmes“, a ajouté Sarah Schlitz. “Je ne trouve pas que la situation soit satisfaisante. Ce qu’on nous propose est un leurre et nous n’avons aucune garantie que la liberté de vote sera respectée“, a répondu Sophie Rohonyi.
La semaine passée, le PTB avait réuni une centaine de militants devant la Gare centrale pour réclamer également que le parlement passe au vote.
Belga (Photo : Belga/Thierry Roge)