Emmanuel De Bock (DéFI) prêt à s’abstenir sur l’abattage rituel : “La priorité c’est d’adopter le Code du bien-être animal”

Une manière de répondre positivement à la demande du PS, ce qui n’avait pas encore été fait jusqu’ici.

Coup de pression de l’opposition à Bruxelles. Le MR, la N-VA et le CD&V ont annoncé ce mardi qu’ils voulaient soumettre le texte du Code du bien-être animal au parlement, contournant ainsi le blocage au sein de la majorité. Ce texte défendu par le ministre Bernard Clerfayt (DéFI) est toujours bloqué au gouvernement bruxellois par le Parti Socialiste. Le PS craint, qu’une fois envoyé au parlement, ce texte fasse l’objet d’un amendement sur l’abattage rituel sans étourdissement.

Ce mercredi matin dans Bonjour Bruxelles, le chef de groupe DéFI au parlement bruxellois, Emmanuel De Bock, appelle le gouvernement à transmettre le texte plutôt que de dépendre d’une manœuvre de l’opposition. Pour lui, la priorité est que le code soit adopté. Il est donc prêt à ce que son groupe ne vote pas un amendement sur l’obligation d’étourdissement.

Les parlementaires DéFI disposeront, conformément à l'accord de majorité, de leur totale liberté de vote sur tout amendement relatif à l'abattage rituel."

En milieu de journée, Emmanuel De Bock a tenu à rectifier son message, admettant que ses paroles prêtaient à confusion. “DéFI veut que le code (…) soit adopté par le gouvernement tel quel, et que le texte soit déposé au plus vite au Parlement“. Mais si un amendement sur l’étourdissement avant abattage se présentait, les élus DéFI seraient bien libres de l’approuver, insiste-t-il. “Les parlementaires DéFI disposeront, conformément à l’accord de majorité, de leur totale liberté de vote sur tout amendement relatif à l’abattage rituel“.

En 2022, une majorité des élus du groupe avaient voté pour un étourdissement préalable obligatoire. L’obligation n’était cependant pas passée. “À titre personnel, j’avais déjà voté en faveur de l’étourdissement et je voterai toujours en faveur de toute mesure qui constituerait une avancée normale en termes de bien-être animal“, précise Emmanuel De Bock.

Nous appelons l’ensemble des partis de la majorité à prendre leurs responsabilités et à lever le blocage en gouvernement, c’est la seule issue raisonnable“, conclut-il.

Chacun essaie d'avoir des victoires symboliques et, finalement, cela se fait sur le dos de la souffrance animale.

Toujours est-il que si les partis de l’opposition se sont retrouvés avec ce texte, cela ne peut provenir que des rangs de la majorité. “Je préfère de la transparence. Je préfère que les membres de la majorité assument plutôt que de faire fuiter des textes et les donner à l’opposition. C’est quelque chose qui est inédit et qui ne peut pas faire continuer un gouvernement dans ces conditions“, déplore Emmanuel De Bock. “On est en fin de législature. Chacun essaie d’avoir des victoires symboliques et, finalement, cela se fait sur le dos de la souffrance animale. C’est dommage et cynique.

La N-VA justifie ce coup de pression

Également invitée dans Bonjour Bruxelles, la cheffe de groupe N-VA au parlement bruxellois, Cieltje Van Achter, brandit l’importance du débat parlementaire pour justifier ce “coup de force”. “Nous avons eu des informations selon lesquelles le gouvernement allait très tardivement introduire le Code au Parlement pour ensuite dire ‘Nous, on a fait notre travail, mais le débat ne sera plus possible’. Ce n’est pas respectueux (ndlr : du débat parlementaire).”

Par ailleurs la députée confirme que si cette proposition d’ordonance venait à être débattue au parlement, la N-VA déposerait un amendement pour y inclure l’interdiction de l’abattage sans étourdissement.

Autre invité de Bonjour Bruxelles ce mercredi matin, le député PTB Bruno Bauwens refuse catégoriquement un débat sur l’interdiction d’abattage sans étourdissement. Il estime que cela ne peut pas se faire contre l’avis des communautés concernée.

Des interviews d’Emmanuel De Bocq, chef de groupe DéFI au parlement bruxellois et Cieltje Van Achter, cheffe de groupe N-VA au parlement bruxellois, au micro de Fabrice Grosfilley