Début de la grève tournante de neuf jours sur le rail contre des mesures de l’Arizona

Une grève tournante de neuf jours a débuté sur le rail vendredi soir à 22h00. Le Syndicat indépendant des cheminots (SIC), à l’initiative de cette mobilisation, dénonce l’accord de gouvernement récemment conclu par la nouvelle coalition Arizona (N-VA, MR, Les Engagés, Vooruit, CD&V), en particulier la réforme des pensions.

Une grève tournante de neuf jours a débuté sur le rail vendredi soir à 22h00. Concrètement, les perturbations pourront évoluer d’un jour à l’autre. Un service alternatif a été élaboré sur base des membres du personnel d’Infrabel et de la SNCB ayant communiqué leur intention de travailler ces jours-là. Ainsi, seuls trois trains sur cinq rouleront samedi. Dimanche, deux trains IC sur trois et trois trains L et S sur quatre circuleront.

■ Reportage de Romain Vandenheuvel, Loïc Bourlard et Manu Carpiaux

Le service alternatif se déroule comme prévu. Les trains annoncés circulent“, constate samedi matin la SNCB. La société ferroviaire indique en outre ne pas avoir connaissance de problèmes majeurs concernant des passagers bloqués dans les gares. Lundi, deux trains IC sur cinq circuleront.

La SNCB conseille par ailleurs aux voyageurs de consulter son planificateur de voyage via son application ou son site pour s’assurer que leur train circule.

Des trains internationaux concernés

L’action aura également des conséquences sur le trafic ferroviaire international. L’impact le plus important concerne l’EuroCity Direct, entre Bruxelles et Amsterdam, qui ne circulera pas en Belgique pendant toute la période de l’action syndicale.

Le 11 février, le SIC et le SLFP Cheminots avaient annoncé un préavis de grève courant du vendredi 21 février à 22h00 au dimanche 2 mars même heure. Le Syndicat autonome des conducteurs de train (SACT) a introduit pour sa part un préavis de grève de cinq jours, du 23 février à 22h00 au 28 février même heure. Un jour après cette annonce, à l’issue d’une réunion qualifiée de constructive avec la direction des chemins de fer, le SLFP avait cependant décidé de retirer son préavis. Les deux autres organisations l’ont, elles, maintenu.

Disposant d’un nombre limité de grévistes, le SIC a opté pour une grève tournante entre conducteurs de train, accompagnateurs, personnel actif dans les cabines de signalisation et travailleurs d’Infrabel. Il espère ainsi maximiser l’impact de l’action.

Un impact aussi sur les voyageurs

Dans le viseur des deux petits syndicats SIC et SACT : la réforme des pensions (avec une augmentation de l’âge de la retraite pour le personnel de la SNCB), un projet de loi visant à supprimer le service de ressources humaines des chemins de fer HR Rail, une flexibilité accrue demandée au personnel ferroviaire et une réduction des fonds alloués à la SNCB, notamment. Les mesures envisagées par le gouvernement auront aussi un impact sur les voyageurs, préviennent-ils. L’Arizona prévoit par exemple de renforcer prioritairement les lignes à forte fréquentation et, donc, de limiter le nombre d’arrêts dans les gares à faible demande.

“Irrespectueux”

Pour aborder notamment l’avenir de HR Rail, le statut du personnel et la trajectoire budgétaire, les syndicats majoritaires du rail, soit la CGSP Cheminots et la CSC-Transcom, ont rencontré la semaine dernière le nouveau ministre de la Mobilité Jean-Luc Crucke (Les Engagés). S’ils considèrent qu’il existe une marge de manœuvre “relativement étroite” pour la négociation, les syndicats socialiste et chrétien ont tout de même décidé de se joindre à la grève générale du 31 mars. Le front commun entend poursuivre ensuite une série d’actions et des grèves tournantes avec plusieurs dates par mois jusqu’en juillet.

De leur côté, les trois sociétés du rail belge (HR Rail, Infrabel et la SNCB) voient dans l’initiative des SIC et SACT une action “prématurée et disproportionnée”, dirigée contre un programme politique aux contours encore incertains.

J’ai toujours eu le plus grand respect pour les personnes enclines au dialogue” mais “se mettre en grève sans même avoir tenté de rencontrer le ministre, c’est irrespectueux“, a estimé M. Crucke.

Belga – Photos : Belga (illustration)

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22 février 2025 - 11h45
Modifié le 22 février 2025 - 17h08