David Leisterh relance un appel à DéFI en vue d’un gouvernement minoritaire : “Il faut parfois laisser du temps au temps”
313 jours après les élections régionales du mois de juin, la Région bruxelloise n’a toujours pas de gouvernement. Si les négociations semblent bloquées, le parti Ecolo par la voix de sa présidente Marie Lecocq a rouvert une porte, sous condition. Un pas en avant apprécié par le président du MR bruxellois, David Leisterh, invité de +d’Actu ce vendredi.
En début de semaine, Marie Lecocq, coprésidente d’Ecolo a réaffirmé la volonté du parti de s’asseoir à une table de négociation en vue de former un gouvernement en Région bruxelloise. Plusieurs conditions sont néanmoins requises. Celle-ci assure qu’il faudra “protéger la santé des Bruxellois”, notamment en préservant les friches, ou en arrêtant de reporter la LEZ, zone de basse émission.
■ Interview de Marie Lecocq (Ecolo) au micro de Fabrice Grosfilley (16/04)
Au-delà de cet aspect, l’entrée d’Ecolo se ferait sans la N-VA, et avec la présence du MR et du PS autour de la table. “Au niveau communal, ils n’ont aucun problème à trouver des solutions. Mais, quand il s’agit d’en trouver pour les Bruxelloises et les Bruxellois. Nous voulons un gouvernement stable, il faut que tout le monde se mouille. Il nous faut un gouvernement d’union régionale.”
Si de son côté, l’ancien formateur, David Leisterh affirme qu’il apprécie ce virage à 90 degrés, il espère un virage à 180 degrés. “Venir négocier avec leur programme d’accord, mais pas avec autant de conditions. C’est rajouter du blocage au blocage. Nous demander de ne pas aller avec notre allié naturel, Les Engagés, c’est compliqué pour nous”, souligne-t-il à notre antenne. Si Marie Lecocq évoque un “gouvernement d’union régionale”, pour le président du MR, demander d’office que la N-VA soit out c’est “paradoxal”. “C’est le premier parti de Flandre et avoir le soutien du parti du Premier ministre, ce n’est pas anodin”, rajoute David Leisterh.
Alors que plusieurs réformes sont prévues par le gouvernement fédéral concernant Bruxelles et ses zones de police, ou sa politique d’asile et d’immigration, sans le soutien de Bart De Wever, c’est de la “comédie humaine”, renchérit le président bruxellois du MR.
“Cracher dessus à longueur de journée”
En cas de majorité avec Ecolo, le président affirme que le parti “devra se battre pour imposer leur politique de mobilité. On continuera de s’opposer à Good Move et on maintiendra le report de la LEZ”. Un signal qui ne se veut donc pas spécialement positif. Celui-ci se justifie : “J’ai contacté Marie Lecocq et elle ne m’a jamais répondu. Je veux bien faire des signaux positifs mais il faut aussi m’en donner, de temps en temps. Ce n’est pas parce qu’on est premier parti, qu’on peut nous cracher dessus comme ça à longueur de journée”.
■ David Leisterh dans + d’Actu du 18/04
Appel clair à DéFI
Après de nombreuses tentatives, le formateur avait décidé de faire un pas de côté, son président de parti, Georges-Louis Bouchez avait demandé fin mars à chaque parti de se prononcer sur une proposition visant à adjoindre un commissaire N-VA au potentiel gouvernement. Cette proposition avait rapidement été balayée par le PS, et David Leisterh le regrette. “C’était un bon compromis à la belge, je regrette vraiment que le PS n’ait pas accepté ce compromis”.
Faute de feu vert, le MR a donc décidé de se tourner vers l’option d’un gouvernement minoritaire. Là encore, les libéraux ont récolté un “NON” de la part des partis francophones (DéFI, PS et Ecolo). Malgré ces refus, David Leisterh maintient son appel à DéFI. “DéFI a l’intérêt des Bruxellois dans ses tripes. On lance un appel clair, c’est comme Ecolo, ils ont longtemps dit non et là il y a un premier virage. Il faut parfois laisser du temps au temps et nous continuerons de tenter de convaincre”, affirme-t-il. Ce projet semble néanmoins difficilement réalisable. En effet, il nécessite la signature de 37 députés, et à ce jour, le MR n’en compte que 28.
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C’est donc avec cet espoir que David Leisterh continue de “remettre de l’essence chaque matin pour trouver de la motivation”. Si le potentiel futur Ministre-président aurait aimé former un gouvernement bruxellois avant la Fête de l’Iris, cela semble compromis. “Le jour où quelque chose se débloque, ça peut aller très vite. On a déjà fait une série de compromis”, conclut-il.
E.D
■ Interview de David Leisterh (MR), président du MR bruxellois au micro de Fabrice Grosfilley dans + d’Actu