David Leisterh (MR) reste formateur et invite les présidents de parti à négocier

Le formateur bruxellois, David Leisterh (MR), reste à la barre des négociations dans la capitale.

Il va lancer une invitation aux présidents de parti nationaux francophones à discuter afin de sortir de l’impasse actuelle. Il abordera la question de la simplification des institutions bruxelloises, a-t-il annoncé vendredi au cours d’une conférence de presse aux côtés du président de son parti, Georges-Louis Bouchez.

“Je ne battrai pas en retraite. Je reste formateur. Je resterai à essayer de former un gouvernement chaque heure, chaque jour qui vient. Je reste à la barre même si certains veulent affaiblir le gagnant des élections qu’est le MR“, a assuré M. Leisterh.

“On assiste à une désertion des uns et des autres face à leurs responsabilités. Or, Bruxelles est au bord du gouffre sur le plan de la sécurité, de la mobilité, de l’économie ou du budget”, a averti M. Bouchez. La situation bruxelloise ne concerne pas que Bruxelles, d’où l’invitation lancée aux présidents nationaux.

Elle est évoquée aussi à la table des négociations fédérales, selon le président libéral. A ses yeux, si les Bruxellois veulent garder leur destin en mains, ils doivent accepter de mener certains débats, notamment sur la simplification des institutions administratives et politiques.

Le PS se range derrière Laaouej

De l’autre côté du spectre politique, le Parti Socialiste précise que Ahmed Laaouej, le président du PS bruxellois restera l’unique interlocuteur dans les négociations. Une intervention de Paul Magnette semble donc être strictement exclue.

Le PS se dit d’ailleurs étonné de la sortie du MR. “Depuis trois semaines, le MR bruxellois n’a plus pris contact avec les négociateurs PS”, a-t-on ajouté.

DéFI en stand-by

De son côté, Défi indiquait attendre des précisions sur la méthode et les objectifs de la rencontre évoquée par Leisterh. Mais coup de tonnerre : Olivier Maingain, le président historique de cette formation a annoncé quitter ses fonctions aujourd’hui.

En cause, une trop grande tolérance de, entre autres, Sophie Rohonyi à l’initiative de David Leisterh.

“Fondamentalement, DéFI était le parti de la vigilance francophone et de la résistance. Quand Sophie Rohonyi dit qu’elle va aller dans la ligne de ce que veut le MR en croyant que c’est une négociation entre partis francophones… mais quelle naïveté ! Quelle méconnaissance du jeu sournois que joue le MR pour le compte de la N-VA !” lance-t-il à notre micro

“Aujourd’hui, ce que proposent M. Bouchez et M. Leisterh, c’est la mise sous tutelle de Bruxelles. C’est le début du confédéralisme à deux”, déclare-t-il à notre micro. “Les Bruxellois ne peuvent pas décider de l’avenir de leur région ? Ils doivent faire venir les belles-mères nationales ?” interroge-t-il

“Le MR a toujours été le maillon faible du côté francophone. On a vu la lâcheté de ce parti au moment des négociations institutionnelles de 2011. Et aujourd’hui, ils refont le coup ! Bouchez veut donner des gages à De Wever ! Il veut payer, sur le dos des Bruxellois, sa majorité au fédéral. Moi, je ne participe pas à ce genre de choix”, conclut Olivier Maingain.

■ Reportage de Marine Guiet et Nicolas Scheenaerts