Crise de l’asile : la situation s’enlise au “Palais des droits”
La situation ne s’améliore pas au Palais des droits à Schaerbeek, où depuis plusieurs mois, des centaines de personnes y trouvent refuge dans des conditions désastreuses.
Pour trouver des solutions, une réunion a eu lieu ce matin entre les associations Médecins sans frontières, Croix-rouge, New Samusocial et le cabinet du ministre-président bruxellois Rudi Vervoort et du ministre bruxellois Alain Maron. La réunion a essentiellement porté sur des aspects techniques du bâtiment mais ni les autorités, ni les associations n’ont souhaité réagir à l’issue de celle-ci. “Les discussions se poursuivront jeudi matin“, a précisé le cabinet de la bourgmestre de Schaerbeek, Cécile Jodogne.
En attendant, les bénévoles font ce qu’ils peuvent sur place. Des bagarres ont récemment éclaté dans le bâtiment. Une personne a notamment été blessée par un coup de poignard, tandis qu’une autre est décédée de cause naturelle. Des vigiles de sociétés privées ont été postés à l’entrée du bâtiment, mais ils ne pénètrent pas à l’intérieur par manque de sécurité. Les bénévoles, qui épaulent les occupants au quotidien, aimeraient que la mission de ces agents soient précisées. “Le problème, c’est qu’il n’y a a pas eu de protocole qui a été mis en place, notamment avec les habitants sur place. À l’heure actuelle, les agents de sécurité se retrouvent à ne pas savoir trop quoi faire, alors que le besoin est grand. C’est un bâtiment de sept étages, il y a plus de 1.000 personnes, c’est compliqué“, explique Océane Juchet, bénévole au Palais des droits.
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“Une montagne de déchets à cause d’une porte cassée”
La gestion des déchets est un autre problème très délicat. Des efforts ont été faits ces derniers jours, mais le problème reste entier. Il faudrait un ramassage quotidien, avec dans conteneurs que l’on pourrait installer dans la cour. Problème : la porte est cassée, et toutes les demandes de réparation sont restées sans suite. “Les poubelles restent une montagne de déchets dans la cour, alors que c’est un problème de porte d’entrée et qu’une solution très rapide pourrait être mise en place pour un budget qui n’est quand même pas faramineux“, témoigne Océane Juchet.
Le cabinet médical de la Croix-Rouge fermera en fin de semaine. Il a assuré plus de 600 consultations depuis le 21 décembre.
Les transferts se poursuivent
Selon le cabinet de la secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, Nicole de Moor, les demandeurs d’asile sont progressivement transférés vers le réseau de Fedasil. “Mais il semble que de nombreuses personnes qui ne sont pas des demandeurs d’asile séjournent également dans le squat“. Au total, 105 personnes auraient reçu une place dans le réseau de Fedasil, précise-t-il encore. La secrétaire d’État compte sur les avocats pour établir une liste des occupants qui ont réellement droit à une place d’accueil, mais ces avocats estiment que c’est Fedasil qui doit s’en charger. À ce stade, la situation reste donc bloquée.
■ Reportage de Jean-Christophe Pesesse, Yannick Vangansbeek et Pierre Delmée