CPAS d’Anderlecht : Fabrice Cumps (PS) admet des erreurs, mais pas “d’interventionnisme politique”
Ces dernières semaines, plusieurs reportages de la VRT ont mis à jour des informations relatant une fraude présumée dans l’octroi d’allocations.
Le bourgmestre d’Anderlecht, Fabrice Cumps (PS) a admis lundi soir, devant le conseil communal, certaines erreurs dans l’interprétation des règles d’octroi d’allocations sociales par le CPAS de sa commune. Mais il n’y a eu selon lui “aucun interventionnisme politique”, dans les constats faits par la VRT au cours de l’émission Pano.
Le bourgmestre a fait le point, en détail, sur les éléments mis en avant lors de cette émission, au départ des résultats d’une enquête interne sollicitée auprès du secrétaire général du CPAS au sujet des dysfonctionnements évoqués dans ce reportage.
La chaine publique flamande a diffusé des informations relatant une fraude présumée dans l’octroi d’allocations. Quelques jours plus tard, la même chaine a fait état de l’octroi d’aides au paiement de factures d’énergie à des personnes qui n’auraient pas dû en bénéficier.
“J’ai été choqué, comme vous, par le fait que notre institution fonctionnerait comme un ‘Mister Cash’ qui distribue les aides sans aucune forme de contrôle“, a dit d’emblée M. Cumps.
Sur les dysfonctionnements, le reportage fait état de deux demandes de revenus d’intégration sociale qui ont donné lieu, chacune à des enquêtes sociales. Dans le deuxième cas, il y a eu, dixit Fabrice Cumps, une erreur administrative manifeste, mais n’y a eu, en aucun cas, de négligence scandaleuse d’avoir aidé, via le CPAS d’Anderlecht, des personnes qui étaient domiciliées dans d’autres communes. Car la loi elle-même en définit le principe.
352 dossiers non conformes
Les deux dossiers montrent “que les assistants sociaux ont pris le temps d’analyser la situation des demandeurs“. Mais les enquêtes sociales ont achoppé sur les règles qui empêchent que les travailleurs sociaux aient accès à toutes les données utiles, notamment les extraits de compte des demandeurs et sur un manque criant de ressources humaines pour mener un travail de qualité.
En ce qui concerne les primes énergétiques, “s’il y a eu des erreurs, elles sont marginales“, a soutenu le bourgmestre.
Celui-ci a répété qu’il y avait eu, en 2023, une enquête sociale pour chaque demande et que le montant de la prime n’est pas versé à la personne pour qui celle-ci est demandée, mais directement au fournisseur d’énergie.
Les 352 dossiers non conformes, incluant des cas de personnes décédées, radiées ou encore ayant déménagé, n’ont pas bénéficié de l’aide.
Les éventuelles sommes mal attribuées sont remboursées directement au CPAS par les fournisseurs concernés, assurant ainsi la gestion responsable des fonds publics.
Enfin, sur le plan de la transparence, le CPAS, qui est accusé de ne pas avoir voulu répondre aux demandes d’information, dit avoir été contacté par les journalistes de la VRT le 26 novembre 2024, et avoir demandé, en vain, des informations supplémentaires pour pouvoir identifier les cas évoqués.
“Cela pose la question de la méthode des journalistes de la VRT. Comment réagir par rapport à des dossiers individuels sans les connaître? Les informations communiquées proviennent vraisemblablement de sources internes. On n’en connaît pas le degré de fiabilité. J’informe les personnes concernées que nous envisageons la possibilité de déposer plainte pour violation du secret professionnel sur base de l’article 458 du code pénal“, a glissé au passage M. Cumps.
Le bourgmestre estime que les constats opérés sont en tout cas liés à un manque structurel de personnel. Sur les 31 postes d’assistants sociaux déclarés vacants en 2024, il en reste 16 à pourvoir, faute de candidats. Les statistiques indiquent une augmentation de 35% des demandes de Revenu d’Intégration Sociale entre 2020 et 2023.
Belga, image Belga