Coups de feu à Anderlecht: le renforcement des moyens policiers dans la zone Midi sera maintenu
Le renforcement des moyens policiers fédéraux dans la zone de Bruxelles Midi, décidé il y a quelques jours, sera maintenu “aussi longtemps qu’il le faudra”, a annoncé lundi le ministre de l’Intérieur Bernard Quintin (MR), au sortir d’une réunion des acteurs de la chaîne de la sécurité, co-organisée avec la ministre de la Justice, Annelies Verlinden (CD&V).
Objectif de la réunion: se pencher sur les actions à maintenir et à développer afin d’apporter des solutions à court, moyen et long termes face à la violence liée à la drogue à Bruxelles, dans le cadre d’une approche globale, incluant le sécuritaire et la prévention, a insisté le ministre de l’Intérieur, à l’issue de la réunion.
La semaine dernière et durant le week-end, plusieurs faits de violence armée ont été déplorés à Anderlecht, notamment à proximité de et dans la station de métro Clemenceau, ainsi qu’au Peterbos. Une personne est ainsi décédée samedi vers 21h30 à la suite de nouveaux coups de feu survenus près de la station de métro. Un ou plusieurs coups de feu ont à nouveau retenti, dans la nuit de dimanche à lundi, place de la Vaillance, non loin de la station métro Saint-Guidon, sans que l’on sache toutefois, au stade actuel si cet événement est en rapport avec le trafic de stupéfiants et d’une guerre des gangs qui y est associée.
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Parmi les nombreux participants à la réunion, se trouvaient, outre les deux ministres, la commissaire nationale aux drogues Ine Van Wymersch, le commissaire général de la police fédérale Eric Snoeck, et Leen Depuydt, cheffe du centre de Crise National. Le trafic de drogue et ce qui y est associé “est une hydre à plusieurs têtes et cela va prendre du temps”, a affirmé le ministre Quintin.
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Au-delà du renforcement maintenu des effectifs policiers fédéraux dans la zone Midi, en ce compris la police des chemins de fer, le ministre a précisé avoir demandé un renforcement rapide des polices judiciaires à Anvers (ndlr: porte d’entrée du trafic de drogue) et à Bruxelles. Autres demandes de Bernard Quintin: renforcer la lutte contre le trafic d’armes et disposer d’une image aussi précise que possible du trafic de drogue.
La ministre de la Justice, Annelies Verlinden a abondé dans le sens d’une approche à la fois répressive et préventive. Elle a en outre insisté sur l’importance de lutter contre les activités criminelles poursuivies par certains trafiquants depuis les prisons via des moyens technologiques sophistiqués. “Sans gouvernement bruxellois, c’est évidemment plus difficile, et sans celui-ci, la population et les bourgmestres bruxellois se sentent seuls“, a-t-elle ajouté.
En ce qui concerne spécifiquement la Justice, la ministre a souligné que la lutte contre les capitaux des gangs de la drogue devait encore être renforcée. “Tant que nous n’aurons pas brisé ce modèle, il restera rentable d’embaucher des petits criminels plus jeunes dans des activités aux conséquences dramatiques “, a-t-elle commenté. Pour ce faire, le gouvernement fédéral entend se concentrer sur les nouvelles technologies qui devraient permettre de mettre la main sur les ressources financières des bandes de trafiquants, et donner un coup d’arrêt au recours aux crypto-monnaies telles que les bitcoins. Il veut également freiner le trafic illégal d’armes dans le pays, a encore expliqué Annelies Verlinden.
■ Reportage de Michel Geyer, Thibaut Rommens et Hugo Moriamé