Communales 2018: les politologues Pascal Delwit et Jeroen Joly analysent les résultats des élections dans #M

Pour la reprise de #M, les politologues Pascal Delwit de l’ULB et Jeroen Joly de l’université de Gand étaient sur le plateau afin d’analyser les résultats des élections au nord comme au sud du pays. Pour eux, Ecolo devra réussir à fidéliser ses électeurs s’il veut conserver ses bons résultats pour les prochaines élections régionales et fédérales mais également dans six ans. 

Les deux politologues sont revenus sur les grandes tendances. Pour eux, la Belgique est toujours divisée en deux avec une Flandre plus à droite et une Wallonie qui a plus tendance à voter à gauche. Cependant, pour Pascal Delwit, il ne faut pas parler de vague rouge foncée pour le sud du pays. “Le PTB et le PS n’obtiennent que 35% des voix ce qui est inférieur à leur score de 2014 et de 2012. Il faut donc être prudent dans les analyses.”

Jeroen Joly fait d’ailleurs le même constat pour la Flandre. “Nous n’avons pas un virage à droite toute. La montée du Vlaamse Belang est liée à un vote de contestation. Ceux qui se sentent délaissés votent à l’extrême-droite. Par contre, on voit que cela ne passe pas puisque la N-VA ne veut pas monter en majorité avec le Vlaamse Belang. La prochaine fois, ils prendront des noms différents pour ne pas crisper.”

Toujours pas d’extrême-droite du côté francophone

Pour Pascal Delwit, l’absence de l’extrême-droite en Wallonie et à Bruxelles s’explique par un manque de nationalisme. “Nous avons le sentiment de rejet de l’autre mais cela ne se traduit pas politiquement car il n’y a pas d’enfermement national. L’extrême-droite renaît en Flandre mais cela ne veut pas dire qu’ils sont plus à droite. Le rapport à la question nationale n’est pas la même.”   

La vague verte à Bruxelles

Le parti écologiste a surtout progressé à Bruxelles mais dans les communes du sud-est. “Nous voyons bien le rapport culturel et le niveau de diplôme qui est plus élevé chez les électeurs d’Ecolo, commente Pascal Delwit. Ecolo a aussi certainement su accrocher les primo-arrivants mais nous allons devoir le confirmer par des études. Ensuite, ils ont pris en considération les nouveaux enjeux de la société mais il faut que leur vote devienne durable.”

Enfin, pour Pascal Delwit, le MR est totalement passé à côté du changement dans les préoccupations des gens. Aux élections fédérales et régionales, les libéraux risquent de le payer cher s’ils ne se remettent pas en question.

Retrouvez #M, le Mag de la rédac’, du mardi au vendredi à 18h25 sur BX1