Climat: “Si on ne prépare pas nous-mêmes la transition, elle va s’imposer à nous de manière la plus violente qui soit”

“La crise climatique n’est pas qu’une question environnementale, c’est la question sociale de ce siècle. C’est une question budgétaire, c’est une question de sécurité nationale. Et donc, oui, collectivement, nous devons nous mettre d’accord sur les choix que nous sommes prêts à faire”, a expliqué la ministre fédérale du Climat, Zakia Khattabi (Ecolo) dans Bonjour Bruxelles ce mercredi, alors que s’ouvre la Conférence pour une Transition Juste en Belgique. “Tout l’enjeu est de dire que la transition peut être un risque si on ne la prépare pas. C’est précisément l’enjeu de la transition, mettons-nous autour de la table, discutons et anticipons. Parce que si on ne prépare pas nous-mêmes cette transition, elle va s’imposer à nous de la manière la plus violente qui soit.”

Concernant les craintes des entreprises, aujourd’hui, “la dynamique s’inverse”, selon la ministre. “On voit les investissements que les États-Unis mettent dans leurs industries pour la décarbonation, on voit les investissements que la Chine consent. Donc aujourd’hui, la tendance s’inverse, c’est si on ne fait rien que nos entreprises ne s’en sortiront pas. Aujourd’hui, la transition est une formidable opportunité pour les entreprises.

Peut-on affirmer que la crainte est d’aller vers les trois ou quatre degrés de réchauffement? “Ma politique a toujours été de suivre ce que les scientifiques nous disent”, affirme Zakia Khattabi.  “Ils ont tout à fait raison. Mais moi, à côté de ça, je continue à dire que même chaque dixième de degrés que l’on peut gagner, il faut le faire.”

 

Hamas-Israël: discussion en kern

Concernant la polémique de mardi sur le fait de reconnaître que le Hamas est un mouvement terroriste sur le plateau de LN24, Zakia Khattabi “regrette que cette polémique ait pris le pas sur la réalité qui est que pour le moment, Gaza disparaît sous nos yeux. (…) Il faut aujourd’hui qu’on pose des actes et qu’Israël soit sanctionné. Le jour où, à l’ONU, nous avons voté une résolution pour la libération des otages et pour un cessez-le-feu, les bombardements à Gaza ont ont été intensifiés, donc on voit bien qu’il faut passer à la vitesse supérieure. Il y a une discussion en kern avec la ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib sur ce sujet. J’espère que le kern, effectivement, prendra des décisions fermes qui pourront alors avoir des effets sur ce qui se joue là-bas.”