Une cinquantaine de personnes manifestent contre les violences envers les travailleurs du sexe

Une cinquantaine de personnes ont manifesté ce lundi après-midi dans les rues de Bruxelles, à l’occasion de la quinzième Journée internationale contre les violences faites aux travailleurs du sexe.

A l’appel d’UTSOPI, l’association belge pour les droits des travailleurs du sexe, ainsi que des organisations Espace P et Alias, les manifestants se sont rassemblés dès 13h au square De Meeûs. Des discours ont été prononcés et les noms d’environ 300 prostituées décédées dans l’année à travers le monde ont été déclamés. Parmi eux figurait celui d’Eunice, une jeune Nigériane poignardée en mai dernier dans le quartier du Nord par une personne connue pour ses agissements dans le milieu. Cet individu n’avait toutefois pas fait l’objet de signalements à la police, les prostituées ayant peur de s’y rendre. Il a aussi été question de Laura, tuée de multiples coups de couteau à Etterbeek.

Les participants ont ensuite marché dans les rues de Bruxelles en arborant des parapluies rouges, symboles de la protection des droits des travailleurs du sexe. “On exige, au niveau des différentes communes bruxelloises, la fin des répressions, car elles rendent les plus vulnérables encore plus vulnérables”, défend Daan Bauwens, porte-parole de l’action pour UTSOPI. Les associations ont mis en avant l’étude publiée mercredi dernier dans la revue scientifique médicale PLOS Medicine selon laquelle toute forme de répression ou de restriction a des conséquences négatives pour les travailleurs du sexe. Elles ont plus spécifiquement dénoncé la répression dans le quartier de l’Alhambra, qui participe à la gentrification.

Des travailleurs du sexe ont, en réponse aux amendes de 100 euros infligées, porté plainte contre la police pour extorsion. Les participants craignent par ailleurs de voir la moitié des vitrines de la prostitution fermées à Saint-Josse au 1er janvier. UTSOPI et des associations partenaires souhaitent élaborer des politiques de prévention et des plans d’actions pour lutter contre les violences. Pour renforcer leurs revendications, des membres de la brigade des moeurs bruxelloise se sont rendus à la marche.

► Reportage de Fanny Rochez et Marjorie Fellinger