Cinq fois plus de cocaïne découverte dans des colis postaux à Zaventem par rapport à 2023
La douane a également constaté une forte augmentation de la présence de cannabis et de khat.
Au cours de cette dernière année, cinq fois plus de cocaïne a été découverte dans les colis postaux transitant via l’aéroport de Zaventem par rapport à l’année 2023, a annoncé mercredi l’administration générale des Douanes et Accises du SPF Finances, lors d’une conférence de presse organisée à Machelen.
Au total, 130 kilogrammes de cocaïne ont été trouvés dans des colis postaux cette année (jusqu’à fin novembre), soit cinq fois plus que l’année dernière. Concernant le khat, dont 1.123 kilogrammes ont été saisis au cours de la même période, il s’agit d’une multiplication par quatre. Les douanes ont aussi découvert environ 378 kilogrammes de cannabis, ce qui représente également une très forte augmentation.
► Lire aussi | Un réseau de trafic de drogue entre la Belgique et l’Angleterre démantelé
Selon l’administrateur général des Douanes et Accises, Kristian Vanderwaeren, l’explosion du trafic de cannabis est due à sa légalisation au Canada et aux États-Unis, ce qui entraîne une surproduction et donc la recherche de consommateurs et de débouchés à l’étranger. Cette année, l’administration générale des Douanes et Accises note en outre une large variété de types de drogues interceptées. Parmi d’autres, kétamine, ecstasy, MDMA, méthamphétamine ou encore LSD ont été dissimulées. Le kratom, une poudre fabriquée à partir des feuilles d’une plante tropicale d’Asie du Sud-Est, a aussi été saisie par les douanes à l’aéroport de Zaventem pour la première fois.
Les trafiquants de drogue continuent à faire preuve d’imagination afin de dissimuler ces stupéfiants. De l’ecstasy a par exemple été trouvée dans des boîtes de nourriture pour chiens et des conserves de soupe, de la méthamphétamine dans une poutrelle en acier et de la cocaïne dans un pot de vaseline.
L’essor des drogues de synthèse peut par ailleurs être qualifié “d’inquiétant”, explique Kristian Vanderwaeren, parmi lesquelles les “nitazènes”, des opioïdes de synthèse. “En Afghanistan, traditionnellement un important pays producteur d’opiacés, les talibans en ont limité la production”, explique l’administrateur général. “C’est ainsi que la production belge ou néerlandaise a commencé à être distribuée dans le monde entier. Ce n’est évidemment pas une bonne chose que nous prenions la place de l’Afghanistan.”
Concernant la contrebande par les passagers eux-mêmes (par le biais de leurs bagages ou en transportant les drogues dans leur corps), elle est le plus souvent utilisée pour acheminer les produits jusqu’en Belgique. Une augmentation considérable du nombre de saisies et de kilogrammes de drogue transportés par les passagers a également été observée, concernant aussi principalement la cocaïne et le cannabis. Les drogues entrent donc dans notre pays de cette manière, principalement en provenance d’Amérique latine (Jamaïque, Mexique et République dominicaine) et de Thaïlande. De nouveaux itinéraires de contrebande sont en outre établis à partir d’Afrique, en particulier depuis la Sierra Leone. Kristian Vanderwaeren s’attend à une nouvelle augmentation de la production et de la consommation de drogues dans les années à venir, et donc des saisies à l’aéroport. La variété des types de drogues continuera également à augmenter, en particulier les opiacés de synthèse, selon lui.
Belga