Charles Michel présente l’accord sur le budget fédéral : voici les grandes lignes du programme

Belgian Prime Minister Charles Michel pictured during a press conference after a meeting of the security council in Brussels, Wednesday 21 June 2017. Yesterday a small explosion occurred in the 'Brussels Central - Bruxelles-Central - Brussel-Centraal' train station. The suspected terrorist was shot dead on the scene, according to the first information he is the only victim of the incident.  BELGA PHOTO BRUNO FAHY

Le Conseil des Ministres s’est réuni jusque tard dans la nuit de mardi à mercredi pour trouver un accord global sur le budget fédéral, et les mesures destinées à réformer la fiscalité, renforcer les efforts pour l’emploi et retrouver l’équilibre budgétaire. Le Premier ministre Charles Michel (MR) a présenté, avec les principaux ministres du gouvernement, l’ensemble de ces mesures ce mercredi midi. “Nous souhaitons préserver la relance économique, qui reprend notamment grâce aux mesures que nous avons prises et que nous prenons aujourd’hui encore”, affirme, à ses côtés, Sophie Wilmès (MR), ministre du Budget.

Après cette conférence de presse, le gouvernement a annoncé qu’il se rendra vendredi… au festival de musique Tomorrowland. Sans impact sur le budget, promis.

Sur l’emploi

“Jobs, jobs, jobs”, a ainsi lancé Charles Michel pour lancer sa présentation globale de ces mesures négociées durant près d’une semaine à Val Duchesse, puis à la rue de la Loi. Le Premier ministre a ainsi décidé de parler d’emploi pour débuter cette conférence de presse, annonçant la mise en place de flexi-jobs dans le commerce de détail et en confirmant un certain nombre de baisses de charges dès 2018 afin de lutter contre le dumping social dans le secteur de la construction.

Plus globalement, le gouvernement annonce que la période d’essai sera réformée et que les starter jobs (premiers emplois) vont être encouragés. “Cela permettra de lutter plus efficacement contre le chômage et de stimuler le marché de l’emploi”, clame Charles Michel. Il annonce également que la loi sur l’e-commerce sera adaptée au travail de nuit et du dimanche.

“Ces mesures vont permettre de donner un boost à l’économie belge”, lance pour sa part le ministre de l’Emploi, de l’Économie et des Consommateurs Kris Peeters (CD&V). “Nous voulons combattre la pauvreté. C’est un bon accord. Je suis convaincu que nous allons créer beaucoup plus d’emplois”.

Sur la cohésion sociale, Charles Michel affirme que le gouvernement “veut tout faire pour donner une garantie aux gens de trouver un emploi”. “Ceux qui travaillent et qui sont pourtant proches de la pauvreté, il faut les aider en priorité”, continue-t-il. Nous voulons garantir un système de société où la justice sociale est garantie.

Sur la fiscalité

Concernant la fiscalité, les mesures restent floues. Le Premier ministre dit vouloir “soutenir l’épargnant”. Ainsi, la principale mesure est la mise en place d’un prélèvement de 0,15% pour les épargnants dont les revenus dépassent 500.000 euros. “Beaucoup d’épargnants se situant en-dessous de ce revenu seront encouragés lorsqu’ils investiront dans l’économie réelle. Il s’agira d’une mesure Michel-De Croo, à l’instar de la loi Cooreman De Clercq“, lance-t-il.

Au niveau des entreprises, les PME seront fiscalement avantagées avec un taux de l’ISOC passant à terme à 20%. “On va également baisser les charges pour les indépendants”, ajoute le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders (MR).

“On va simplifier le système. Nous allons continuer de mettre en oeuvre le tax shift afin de stimuler l’investissement dans l’économie réelle”, affirme Johan Van Overtveldt (N-VA), ministre des Finances. Il annonce également un renforcement de la taxe carbone et un renforcement des mesures contre la fraude fiscale, qui devrait rapporter 50 millions d’euros au gouvernement fédéral pour le budget de l’exercice 2018.

Sur les impôts

Selon le ministre de l’Intérieur Jan Jambon (N-VA), “il y aura une diminution d’impôts énorme”, “du jamais vu”, explique-t-il. Ces baisses d’impôts n’ont pas été expliquées en détails mais devraient intervenir en 2018 via, principalement, le tax shift. “Les grands capitaux seront taxés et cela va donner un boost à notre économie”, confie Jan Jambon.

Sur les pensions

Le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders (MR) a confié durant ctete conférence de presse que les petites pensions vont augmenter dès le 1er janvier 2018 et que les 2e et 3e piliers seront renforcés à ce niveau.

Il faudra travailler plus longtemps mais nous allons soutenir les personnes actives”, ajoute la ministre de la Santé Maggie De Block (Open VLD).

Sur le budget

En ce qui concerne le budget fédéral, le retour à l’équilibre ne sera pas pour tout de suite. Le gouvernement s’est accordé pour l’exercice 2018 sur un effort de 0,6% du PIB (Produit Intérieur Brut), soit 2,6 milliards d’euros. Mais le retour à l’équilibre est repoussé à 2019“Nous poursuivons l’assainissement et le travail sur la dette”, expliquent en choeur Charles Michel et Sophie Wilmès. “C’était ce qu’on avait prévu”, rassure le ministre de la Justice Koen Geens (CD&V). Sophie Wilmès ajoute que le gouvernement devra trouver 1,1 milliard d’euros pour le prochain exercice.

Le gouvernement espère également obtenir 75 millions d’euros grâce à une nouvelle taxe sur les sodas et boissons sucrées de ce type. Il espère également obtenir 50 millions d’euros grâce à la lutte contre la fraude fiscale. (Gr.I. avec Belga, photo Belga/Bruno Fahy)