La Chambre approuve la résolution sur le Pacte migratoire en séance plénière

La Chambre a approuvé jeudi en séance plénière la proposition de résolution demandant au gouvernement d’approuver le Pacte de l’ONU sur la migration. Le vote a été obtenu par une majorité de rechange associant, dans la coalition gouvernementale, le MR, le CD&V et l’Open Vld et, dans l’opposition, les socialistes, les écologistes, le cdH et DéFI. Le PTB a également soutenu la résolution. La N-VA, en revanche, a voté contre.

Ce vote a suivi une longue suspension de séance après la réponse du Premier ministre, Charles Michel. Initialement, la résolution exprimait le soutien du parlement au Pacte de l’ONU mais ne demandait rien au gouvernement.

La réponse de M. Michel a semé le doute auprès des partis d’opposition dont le soutien était indispensable vu l’hostilité de la N-VA. Le Premier ministre a confirmé qu’il irait bel et bien à Marrakech où le Pacte doit être adopté. Il a estimé que la résolution l’obligeait “à titre personnel” dans le respect des institutions et de la Constitution. Or, dans son gouvernement, il n’y a pas de consensus pour approuver le Pacte.

Les partis d’opposition ont craint d’avoir acheté un chat dans un sac. “On n’est pas Premier ministre à mi-temps”, a fait remarquer Georges Gilkinet (Ecolo).

Un amendement a donc été apporté précisant que le parlement demandait au gouvernement d’approuver le Pacte.

Cet amendement fixe au Premier ministre une obligation de résultat, ont fait remarquer plusieurs partis de l’opposition.

Ce n’est pas le Premier ministre, citoyen belge, qui va défendre le Pacte à Marrakech et à New York mais le Premier ministre qui représente 11 millions de Belges“, a averti Catherine Fonck (cdH).

Quelle sera la suite des événements pour un gouvernement toujours divisé? “Si vous signez le Pacte, il y aura une issue pour la N-VA: se soumettre, je ne le crois guère, se démettre, je ne le crois guère; c’est donc la révocation. C’est le devoir qui vous attend, M. le Premier ministre“, a lancé Olivier Maingain (DéFI).

A nouveau, les nationalistes sont pointés du doigt. “Vous avez été tenus par certains éléments de la N-VA, les plus radicaux, qui de plus en plus donnent le ton”, a déploré Ahmed Laaouej (PS).

Les socialistes avaient réclamé mercredi une approbation sans réserve du Pacte mais n’avaient pas été suivis, les autres partis s’étant accordés sur une simple déclaration de soutien du parlement. La donne a changé à la faveur d’une concertation durant la suspension de séance. Les autres groupes ont ajouté une demande à l’adresse du gouvernement et le PS a rejoint la majorité de rechange.

“D’emblée, il est apparu que le texte n’était pas à la hauteur des enjeux”, a souligné M. Laaouej. “Nous étions à la recherche d’un consensus le plus large possible”, a rappelé le chef de groupe MR, David Clarinval (MR).

L’Open Vld et le CD&V ne se sont plus exprimés après la reprise de la séance.

La N-VA n’a guère été bavarde. Le chef de groupe, Peter De Roover, s’est réjoui de la volonté exprimée par le Premier ministre de respecter la Constitution. La clarté sera faite au gouvernement, a-t-il précisé.

Le PTB n’a pas été associé à la majorité de rechange mais a quand même soutenu le texte. Les communistes demandent la fin des “jeux politiques”. “Quel cirque! Combien de temps va encore durer ce spectacle? Cela fait trois semaines que vous essayez de vous refiler le valet puant”, a dénoncé Raoul Hedebouw.

La N-VA a voté contre la résolution de même que le Vlaams Belang, les députés Vuye et Wouters et le PP, seul parti francophone à rejeter le Pacte.

Belga

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07 décembre 2018 - 07h14
Modifié le 07 décembre 2018 - 08h22