“C’est l’Europe contre laquelle il faut se dresser”: Yvan Verougstraete et plusieurs députés belges à Budapest pour la Pride, interdite
“C’est l’Europe que l’on ne peut pas accepter et contre laquelle il faut se dresser“: l’eurodéputé et président des Engagés Yvan Verougstraete se rendra à Budapest pour participer à la Pride interdite par les autorités hongroises, explique-t-il dans + d’actu, à voir dès 17h00 sur BX1.
Un groupe d’environ 60 eurodéputés ainsi que des parlementaires nationaux, dont plusieurs Belges, se rendent à Budapest en vue de la Marche des fiertés qui s’y tient samedi. L’événement a été interdit par les autorités hongroises, suscitant une vague d’indignation en Europe. Organisée dans de nombreux pays, la Marche des fiertés, ou Pride, vise à donner une visibilité aux personnes homosexuelles, bisexuelles, queer, transgenres ou autres et à revendiquer leur liberté.
En Hongrie, le régime de Viktor Orban restreint depuis plusieurs années les droits des personnes LGBTQI+. La parade a été interdite au nom de la “protection des enfants”. Face à cette décision, le maire de Budapest -l’écologiste Gergely Karacsony- a décidé de contourner l’interdiction en prenant en charge lui-même l’organisation de l’événement. Le gouvernement hongrois a de son côté adressé cette semaine une lettre aux ambassadeurs européens, les mettant en garde contre toute participation à la marche.
Amendes
Les participants s’exposent à des amendes pouvant aller jusqu’à 500 euros, tandis que les organisateurs risquent une peine de prison d’un an. En dépit des menaces de sanctions, de nombreux eurodéputés et membres des parlements nationaux ont confirmé leur présence à Budapest pour défiler avec les minorités sexuelles et de genre. Du côté belge, les socialistes Elio Di Rupo, Christie Morreale et Martin Casier feront le déplacement, tout comme l’eurodéputé et président des Engagés Yvan Verougstraete. Les écologistes Saskia Bricmont et Staf Aerts ont également confirmé leur participation, de même que Kathleen Van Brempt (Vooruit) et Hilde Vautmans (Open VLD), notamment.
“Je ne peux pas accepter qu’au cœur même de l’Europe, la liberté de s’exprimer et le droit d’aimer qui l’on veut puissent être remis en question…“, a déclaré Yvan Verougstraete. “Cette marche n’aura lieu que grâce au courage de la société civile et de la municipalité de Budapest, qui a décidé de l’organiser elle-même“, a salué Saskia Bricmont. “Il est de notre devoir d’être à leurs côtés et de continuer à exiger de la Commission européenne et des États membres qu’ils agissent plus sévèrement à l’égard du régime liberticide d’Orban.” “Accorder un droit à quelqu’un n’enlève de droit à personne“, a de son côté rappelé Elio Di Rupo.
En tout, le Parlement européen a compté une soixantaine de participants dans ses rangs, dont le vice-président de l’assemblée, Nicolae Stefanuta (Verts), et plusieurs chefs de groupe: Valérie Hayer chez les libéraux de Renew; Iratxe Garcia Perez chez les Socialistes et Démocrates ; et Terry Reintke pour les Verts. La commissaire européenne à l’Égalité, la Belge Hadja Lahbib, doit rencontrer vendredi à Budapest le maire de la ville ainsi que différentes organisations de la société civile, selon son agenda public. Elle a également demandé à rencontrer le ministre hongrois de la Justice. Quant à sa participation à la Pride, samedi, elle sera évaluée sur le terrain, “compte tenu de la fluidité de la situation”, a indiqué jeudi sa porte-parole.
L’interdiction de la Pride découle d’une loi votée mi-mars. Celle-ci vise à bannir toute manifestation qui violerait la législation de 2021 interdisant d’évoquer auprès des mineurs “l’homosexualité et le changement de sexe”. En avril dernier, l’eurodéputée néerlandaise Tineke Strik (Verts), qui a présidé une mission parlementaire en Hongrie, avait dit redouter une menace généralisée pour les libertés individuelles. Selon elle, derrière la Pride, c’est l’ensemble des voix critiques qui risquent d’être réduites au silence.
Des recommandations spécifiques des Affaires étrangères
Le ministère des Affaires étrangères a mis à jour ses conseils aux voyageurs pour Budapest, en Hongrie, en raison de la Pride March. Il est conseillé aux participants de rester vigilants, peut-on lire sur le site web.
“Selon la loi hongroise, la participation à une manifestation interdite est en principe passible d’une amende pouvant aller jusqu’à 200.000 forints hongrois (environ 500 euros). La loi hongroise autorise l’utilisation de la reconnaissance faciale pour identifier les participants“, est-il détaillé sur le site web du ministère des Affaires étrangères. Ce dernier conseille donc aux participants de rester vigilants et de se tenir au courant de la situation via les médias et les réseaux sociaux de l’ambassade de Budapest. “En particulier, il est conseillé aux participants, dans l’intérêt de leur sécurité, de se tenir à distance d’éventuelles contre-manifestations et, en cas de troubles, de suivre les directives de la police locale.”
Avec Belga





