Camaïeu: l’intersyndicale transnationale réclame un nouvel actionnaire
Les organisations syndicales annoncent ne plus faire confiance au président Joannes Soënen, qu’ils accusent d’avoir organisé la faillite des filiales en Belgique, au Luxembourg et en Suisse.
Six syndicats belges, français et luxembourgeois souhaitent que le comité de direction et la hiérarchie actuels de Camaïeu International ne soient pas les repreneurs de l’entreprise, indiquent-ils mardi. Ils ne font plus confiance au président Joannes Soënen, qu’ils accusent d’avoir organisé la faillite des filiales en Belgique, au Luxembourg et en Suisse. Celui-ci réfute catégoriquement ces accusations.
Le redressement judiciaire de l’enseigne de prêt-à-porter féminin a été annoncé fin mai à cause de difficultés exacerbées par la crise du Covid-19 et les mesures de confinement, selon la direction. Des syndicats français avaient cependant dénoncé “une stratégie” des dirigeants et “un plan social déguisé“. La CNE a également accusé Camaïeu International d’avoir organisé la faillite des filiales belge, luxembourgeoise et suisse “en siphonnant leurs comptes bancaires“.
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D’après l’organisation syndicale, cette opération devait permettre à l’entreprise de contourner la loi Renault et donc de ne pas prendre en charge les indemnités. Ce mardi, les syndicats belges CNE et Setca, français CGT, Force Ouvrière et CFDT ainsi que l’organisation luxembourgeoise OGBL insistent sur leur volonté que le comité de direction et la hiérarchie actuels ne soient pas les futurs repreneurs de l’entreprise. “Notre profonde conviction est que notre président actuel Joannes Soënen a souhaité le redressement judiciaire de l’entreprise en France pour récupérer sa propre entreprise à moindre coût et en purgeant sa dette“, écrivent-ils dans un communiqué. “Nous sommes convaincus que dès le mois de mars, tout était organisé.” L’intersyndicale transnationale réclame également l’ouverture d’une enquête par la justice dans les trois pays et la mise en place d’un “vrai plan de restructuration” négocié avec les syndicats en cas de non reprise d’une filiale ou de certains magasins. “Si rien n’est fait, que l’offre de reprise retenue est celle de l’actuel actionnaire, ou qu’aucune réelle enquête n’est mise en place, nous mènerons des actions syndicales dans tous les pays représentés“, préviennent les syndicats.
Samedi, dans La Libre Belgique, le CEO de Camaïeu a catégoriquement réfuté les accusations de faillite frauduleuse. Il n’y avait aucune manœuvre derrière la circulation de la trésorerie, souligne-t-il. Le CEO ajoute que les filiales belge, suisse et luxembourgeoise de Camaïeu sont structurellement déficitaires.