Budget de la Région bruxelloise : l’opposition s’inquiète de l’évolution de la précarité
Les débats autour du budget de la Région bruxelloise pour 2021 ont débuté ce jeudi. L’opposition a déjà confirmé ses doutes par rapport au projet présenté.
Pour le MR, Alexia Bertrand s’est inquiétée du “déficit record” de 895,3 millions d’euros qui se profile et qui n’est selon elle pas pas anodin car depuis 2014, le gouvernement bruxellois présente chaque année un budget qui n’a selon elle que l’apparence de l’équilibre. Pour elle, contrairement à ce qu’en dit le gouvernement Vervoort, la situation budgétaire “catastrophique” ne s’explique pas par la seule crise du Covid-19. Le déficit en 2021 s’explique avant tout par la continuité d’une mauvaise gestion des comptes de la Région et d’un “laxisme budgétaire”, un point de vue partagé par Cieltje Vanachter (N-VA).
La cheffe de file libérale juge que la diminution régulière des recettes conjuguée à l’accroissement des dépenses, au fil des ans et à l’explosion de la dette laisse de moins de moins de marge budgétaire pour mener de nouvelles politiques. Ainsi les politiques de la formation et de l’emploi sont sous-financées au regard des besoins. Idem pour le logement. Pas question en tout cas pour le MR d’accabler les ménages bruxellois avec de nouvelles taxes comme la taxe kilométrique pour remplir le trou budgétaire.
“Poser des actes beaucoup plus forts”
Sur ce seul point, Alexia Bertrand a été rejointe par la PTB qui a répété son refus catégorique du nouveau mode de taxation automobile qui va “toucher durement les travailleurs”. Comme Bianca Debaets (CD&V), Youssef Handichi a pointé les doutes apparus au cours des derniers jours au sujet du soutien socialiste à ce projet.
Sa cheffe de groupe, Françoise De Smedt a jugé que les politiques du gouvernement bruxellois aggravaient les difficultés sociales d’une population déjà durement touchée par la crise. “Pour changer une situation qui était déjà dramatique avant 2020, il va falloir que les pouvoirs publics posent des actes beaucoup plus forts et différents des vieilles recettes”, a-t-elle dit. Selon elle, il est des mesures sociales qui ne coûtent rien, comme l’encadrement des loyers ou l’interdiction des coupures d’eau. Il est par ailleurs possible d’investir massivement dans le logement social pour que ça rapporte à long terme.
“La dette s’envole”
Pour le cdH, Céline Fremault a estimé que la Région bruxelloise avait minimisé la situation : un déficit de 2 milliards pour les budgets 2020 et 2021, contrairement aux 1,5 milliards initialement annoncés : “La dette s’envole”. On sera à plus de 10 milliards de dette en 2021, soit le double du chiffre de 2018, a-t-elle dit, doutant de l’annonce du retour à l’équilibre annoncé pour 2024.
Sur le plan économique, elle a déploré la non prise en compte jusqu’ici, par le gouvernement Vervoort, de l’impact du Brexit. En matière d’emploi, le budget n’augure tout au plus que d’un soutien et non d’une relance, a-t-elle ajouté.
Pour le logement, elle a critiqué le statu quo en matière d’allocation-loyer et le plafonnement de logements supplémentaires imposé aux Agences Immobilières Sociales (AIS).
Les débats se poursuivent ce vendredi, avant le vote autour de l’approbation ou non du budget 2021.
Avec Belga – Photo : BX1