Brussels Airlines : le personnel de cabine dénonce des conditions de travail dégradées

Des membres du personnel de cabine de Brussels Airlines ont mené ce matin en front commun une action de sensibilisation des passagers afin de dénoncer la détérioration de leurs conditions de travail depuis plusieurs mois : selon la CNE, c’est la première fois que le personnel de cabine de la compagnie aérienne mène une action syndicale.

Des tracts ont été distribués aux passagers des vols de la filiale belge de Lufthansa. Le texte remis aux voyageurs dénonce des rotations de vols insensées, un manque de temps de repos et le fait que certains équipages ont été obligés de passer une courte nuit à l’étranger sans avoir de chambre d’hôtel ni même de transport réservé.

Brussels Airlines a connu une restructuration très dure l’an dernier. Les conditions de travail ont été revues à la baisse en échange du sauvetage de la compagnie. En contre-partie, un organe interne de contrôle devait être mis en place mais un an plus tard, il n’en est rien. C’est la seule chose qui avait été demandée et promise au personnel et nous ne l’avons toujours pas“, explique Didier Lebbe, de la CNE.

Ras-le-bol

Ces deux dernières semaines, 220 rapports de fatigue ont été rédigés mais ils n’ont pas pu être analysés, en l’absence de l’organe interne de contrôle prévu, selon le responsable syndical.  S’il n’est pas question de grève pour l’instant, “le ras-le-bol s’installe” parmi le personnel de cabine, constate encore Didier Lebbe.

De son côté, la direction affirme respecter l’accord conclu avec les syndicats mais reconnait que la charge de travail est élevée. “Nous travaillons à des solutions. Nous avons prévu un certain nombre de réunions pour y travailler avec les partenaires sociaux“, explique une porte-parole de Brussels Airlines. Une rencontre est prévue mardi après-midi entre les syndicats et la direction.

Brussels Airlines n’opère encore qu’à 75 à 80% de sa capacité mais la compagnie doit faire face aux changements incessants de code de couleur de certains pays, dans le cadre de la pandémie, ce qui nécessite d’adapter constamment le réseau et se répercute sur la charge de travail du personnel. De plus, les membres du personnel qui se font vacciner ne peuvent voler le jour de leur vaccination ni les deux jours suivants, ce qui complique un peu plus la donne, souligne-t-on. (avec Belga)

■ Duplex de Thomas Dufrane et Nicolas Scheenaerts.