Bois de la Cambre : un nouveau rassemblement vendredi se solde par onze arrestations

La dispersion de la foule sur une pelouse du bois de la Cambre s’est terminée vers 21h00 vendredi, mais la police est restée sur place jusqu’au couvre-feu à 22h00, a indiqué en fin d’intervention la porte-parole de la police de Bruxelles-Ixelles Ilse Van de keere. Il n’y a pas eu de blessé. La police a procédé au total à dix arrestations administratives pour troubles à l’ordre public et à une judiciaire pour des coups portés sur un cheval. Une vitre d’un véhicule de la brigade canine a été cassée.

A 18h00, heure annoncée sur les réseaux sociaux pour le début de la fête sauvage L’Abîme au bois de la Cambre, de nombreux petits groupes étaient assis sur la pelouse devant l’étang, du côté de l’avenue de la Sapinière. Selon l’estimation de la porte-parole de la police, les gens étaient beaucoup moins nombreux que la veille, où 1.500 à 2.000 personnes avaient été dénombrées au bois de la Cambre en lien avec l’événement La Boum.

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La police patrouillait autour et à travers eux à pied, à cheval et en voiture. Les agents contrôlaient les personnes en possession de matériel de musique et d’alcool, notamment pour confisquer les bouteilles en verre et se prémunir de jets dangereux. Des messages appelant à porter le masque et à respecter la distanciation sociale étaient diffusés via des drones.

Vers 18h30, une personne distribuant des tracts incitant les gens à défendre leur liberté et dénonçant la gestion politique de la pandémie a été contrôlée sous les huées de la foule, qui scandait le mot “liberté”. La tension est montée d’un cran après l’arrestation d’une première personne. La police s’est mise en rangs. Deux femmes arboraient des pancartes devant les cavaliers appelant à ne pas utiliser des chiens et chevaux contre les participants. “On n’est plus au temps de Napoléon et on ne devrait pas utiliser les animaux contre des gens“, a défendu l’une d’elles.

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Une seconde arrestation a amené un autre mouvement de foule et deux arroseuses stationnées sur l’avenue ont traversé la pelouse vers 19h15 et se sont rapprochées de l’étang. Des policiers à pied ont ensuite repoussé d’un côté, dans les bois, des jeunes plus agressifs envers les forces de l’ordre, et des cavaliers ont dispersé un groupe au centre de la pelouse. Un peu avant 19h30, un premier message appelant à quitter les lieux a été diffusé. “On venait faire la fête juste parce qu’on a envie de retrouver notre liberté“, a expliqué une jeune fille sur place. “On ne fait rien de mal. On veut faire attention à notre entourage, mais on ne veut pas rester dans cette situation des années non plus. Les fêtes ont dégénéré à cause des jeunes comme des policiers, qui en viennent vite à des comportements violents.

Les arroseuses ont ensuite été utilisées. Toutes les forces étaient pleinement déployées vers 20h00 pour disperser les participants. Du gaz lacrymogène a été également été signalé à proximité des personnes dans les bois. De nombreuses interpellations ont eu lieu vers 20h00-20h30. La pelouse était vide vers 20h30. Il restait encore quelques petits groupes présents, notamment dans les bois en bordure de pelouse, à proximité de la route.

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Par ailleurs, des membres du collectif “L’Abîme” ont distribué jeudi soir aux personnes évacuées du bois de la Cambre durant l’événement “La Boum” des QR codes pour suivre les déplacements de leur fête de ce vendredi, selon un porte-parole du groupe. Ce dernier avance qu’au fort de l’événement jusqu’à 200 personnes se sont rendues au parc de Forest, comme indiqué via le QR Code, puis se sont déplacées en plus petit nombre au parc Duden. Une porte-parole de la police de Bruxelles-Midi a indiqué en début de soirée qu’une quarantaine de personnes en petits groupes ont été dénombrées et que des policiers ont surveillé cette mobilisation disparate mais que celle-ci a été tolérée.

Deux chevaux sont rentrés seuls à la caserne

Deux chevaux mobilisés pour l’intervention au bois de la Cambre à Bruxelles vendredi soir se sont échappés vers 20h00 sans policiers sur leurs dos et sont rentrés à la caserne de la police fédérale à Etterbeek, selon une information diffusée par plusieurs médias et confirmée par les porte-paroles de la police locale de Bruxelles-Ixelles et de la police fédérale. Cette dernière explique que les deux cavaliers ont glissé de leurs montures, mais que la police a encadré le parcours des deux équidés. Il n’y a pas eu d’incident.

Les chevaux sont notamment passés par l’avenue Victoria, l’avenue Franklin Roosevelt, la place Marie-José, l’avenue du Pesage, la rue Elise et le boulevard général Jacques. Des passants et cyclistes sont intervenus sur leur passage pour ralentir la circulation, selon des médias. Les circonstances qui ont amené les deux policiers à glisser des chevaux restent encore à déterminer.

Dès qu’on en a été averti, avec l’appui de l’hélicoptère et des équipes en rue, il y a quand même eu un dispositif qui a pu être mis en place pour malgré tout suivre la trajectoire prise par les deux chevaux“, a détaillé la porte-parole de la police fédérale. “Heureusement, le bois de la Cambre est un lieu que les chevaux de la cavalerie connaissent bien puisqu’ils vont régulièrement faire des sorties dans ce bois. Ils connaissaient le chemin“, a-t-elle ajouté. Sur des images diffusées dans les médias, ils respectent le sens de circulation d’un rond-point, puis prennent un peu de vitesse, mais un barrage est présent en bout de rue pour les orienter. “L’objectif n’était pas de courir derrière car on aurait pris le risque que les deux chevaux se mettent à galoper et perdent un peu le contrôle“, précise encore la porte-parole.

Une enquête ouverte quant à l’intervention policière de jeudi

Une enquête sur l’intervention policière de jeudi au Bois de la Cambre a été ouverte, rapporte samedi Het Nieuwsblad.

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Les investigations se concentrent notamment sur la violente charge policière lors de laquelle une jeune femme a été percutée par un agent à cheval, précise la ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden. La victime était alors en partie déshabillée car elle tentait de sécher ses vêtements après avoir été aspergée par une autopompe.

 

Belga