Bernard Clerfayt sur la réforme du chômage : “Nous devons éviter l’asphyxie des CPAS bruxellois”
Trois jours après le comité de concertation sur la réforme fédérale du chômage, le ministre bruxellois de l’Emploi et des Pouvoirs locaux Bernard Clerfayt exige du fédéral des compensations “claires et suffisantes” pour éviter la désorganisation des CPAS à Bruxelles. Une table ronde réunissant les CPAS, Bruxelles Formation et Actiris s’est tenue mercredi pour coordonner leur réponse.
Dans un communiqué, Bernard Clerfayt dénonce l’absence totale de concertation sur les compensations promises aux CPAS. “Le cabinet bruxellois a dû réclamer à deux reprises d’être invité au groupe de travail CPAS piloté par la ministre Van Bossuyt, une demande également formulée par les autres Régions. Ce n’est qu’après insistance que la participation bruxelloise a été acceptée le 1er juillet. L’invitation à la réunion du 15 juillet n’a été reçue que le 9 juillet. À ce jour, aucune information n’a été fournie sur la répartition des 234 millions d’euros annoncés, ni sur les critères d’accès à ces compensations. Le fédéral joue la montre, alors que les CPAS doivent déjà préparer leurs budgets pour 2026. Cette absence de visibilité est irresponsable“, déplore Bernard Clerfayt. Et de poursuivre : “Le fédéral joue avec le feu. Nous devons éviter l’asphyxie des CPAS bruxellois.“
Selon les estimations du cabinet du ministre Clerfayt, environ 13.000 nouveaux usagers pourraient frapper aux portes des CPAS dès 2026. Cela représenterait une hausse de 28% en un an du nombre de bénéficiaires du Revenu d’intégration social (RIS). Au total, le coût pour les CPAS atteindrait 134 millions d’euros (72 millions pour les RIS, 24 millions pour le personnel supplémentaire et 38 millions pour des aides sociales complémentaires).
Bernard Clerfayt demande ainsi plusieurs choses au fédéral : augmenter le taux de remboursement du RIS à 95%, des moyens humains et structurels supplémentaires pour les CPAS et supprimer l’obligation de résultat en matière d’insertion. “Sans un engagement clair et chiffré, les CPAS risquent d’étouffer sous la charge. Ils ne peuvent pas être les variables d’ajustement d’une réforme fédérale“, conclut-il.
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