Benoît Lutgen sur la crise politique: “Il n’y a pas eu de trahison de ma part”

Selon le président du cdH, un signal d’avertissement avait clairement été donné de sa part avant qu’il ne débranche la prise.

L'”appel du 19 juin” du président du cdH Benoît Lutgen, une demi-défaite ou demi-victoire? “C’est une occasion réussie en Wallonie et une opportunité différée à Bruxelles et en Fédération Wallonie-Bruxelles“, répond habilement le principal intéressé samedi, dans les pages de La Libre Belgique. De nouvelles alliances n’ayant pas pu être formées dans ces deux dernières entités, au niveau gouvernemental, le cdH y reste donc associé au PS.

Mais il “ne s’agit pas de ‘rester’ avec le PS“, précise le président des humanistes. “Notre volonté est de ne pas laisser le PS seul aux commandes“. Le terme de “trahison” est lui aussi rejeté. “Il n’y a pas eu de trahison de ma part. Je n’ai pas trahi mes convictions. (…) nous ne pouvions pas rester dans nos pantoufles et ne pas réagir“, explique le bourgmestre de Bastogne, qui confirme que la décision de rupture avec le PS a été “un long cheminement” dont l’épisode du Samusocial a été “le basculement“.

Selon lui, un signal d’avertissement avait clairement été donné de sa part avant qu’il ne débranche la prise. “Quand j’ai appelé Elio Di Rupo le 19 juin pour lui annoncer, je peux vous dire qu’il s’y attendait“, assure-t-il. “La dernière rencontre que j’ai eue avec” les responsables du PS, “c’était quelques jours avant le 19 juin lors d’une réunion où, après un an d’attente, nous devions enfin parler de la réforme fiscale wallonne – il faut savoir que les socialistes n’arrivaient pas à se mettre d’accord entre eux. On est en train de discuter depuis une heure lorsque le président du PS, Elio Di Rupo, se lève pour dire qu’il doit aller s’occuper d’Yvan Mayeur. Et cela, ça arrivait après tant de moments où on avait essayé d’avoir ces réunions. Alors, j’ai dit: ‘Ecoutez, je pense qu’on est arrivé au bout d’un processus’“.