Pourquoi la Belgique veut-elle un siège au Conseil de sécurité des Nations Unies? Réponse dans #M

La Belgique mène actuellement à New York une campagne diplomatique pour engranger des soutiens supplémentaires à la candidature de la Belgique au Conseil de sécurité de l’ONU pour la période 2019-2020. Eric David, professeur émérite de droit international à l’ULB, est revenu ce mardi sur les enjeux sur le plateau de #M.

“Il faut considérer que c’est quand même pour la Belgique une manière de participer à la gouvernance du monde, de faire entendre sa voix, de montrer qu’elle existe. C’est quand même une manière de pouvoir jouer un rôle dans les gros problèmes de l’heure, de pouvoir prendre des initiatives en termes de maintien de la paix et de la sécurité internationale. Il ne faut pas oublier que le Conseil de sécurité a été créé pour cela. Il va d’ailleurs bien plus loin aujourd’hui. Le Conseil de sécurité adopte régulièrement des résolutions sur le respect des droits humains, sur le respect de choses beaucoup plus larges que la simple prévention des conflits armés”, explique Eric David, professeur émérite de droit international à l’ULB.

Si la Belgique obtient ce siège, elle possédera alors une voix lors des prises de décisions. Une voix sur quinze, puisque le Conseil de sécurité de l’ONU est composé de dix membres non permanents, et cinq permanents. “La différence avec les membres permanents, c’est que ceux-ci disposent du droit de véto. Cela a pour conséquence de paralyser un certain nombre de dossiers. On l’a encore vu pour la Syrie. Nous aurons donc une voix délibérative, mais pas un droit de véto. De ce point de vue-là, il y a certainement un deux poids, deux mesures”, indique Eric David. Selon lui, obtenir ce siège permettrait à la Belgique d’avoir un droit d’initiative, mais aussi une participation dans la rédaction des décisions qui sont prises.