Béguinage : la fabrique d’église veut la fin de l’occupation pour le 15 janvier
Une vingtaine de personnes occupe toujours l’église du Béguinage. Des négociations ont été engagées le 15 décembre entre la fabrique d’église, la pastorale (“La Maison de la Compassion”), les représentants des occupants et les associations de soutien, pour organiser leur départ, mais n’ont pas abouti.
L’occupation de l’église du Béguinage par des sans-papiers a démarré le 30 janvier dernier, il y a pratiquement un an. Aujourd’hui les conditions de sécurité ne sont plus garanties pour accueillir dignement ces personnes, indique Daniel Alliët, le curé et membre de La Maison de la Compassion. Le bâtiment se dégrade, précise-t-il, notamment au niveau des systèmes de chauffage et d’électricité, la situation devient dangereuse, assure-t-il, l’église n’est pas adaptée à ce type d’accueil, a fortiori en hiver.
La fabrique d’église demande donc aux derniers occupants, pour la plupart des sans-papiers en recours suite à une décision négative, de partir pour le 15 janvier au plus tard. Des discussions étaient en cours pour tenter de trouver des solutions d’hébergement. Mais certains ne veulent pas partir, explique Daniel Alliët, ce qui a mis fin aux négociations. La fabrique d’église a dès lors décidé d’engager une action devant le juge de paix.
Actions en justice
Depuis l’annonce de la décision de mettre fin à l’occupation, “des appels circulent sur les réseaux sociaux pour reprendre l’occupation“, observe Karen Naessens, coordinatrice de La Maison de la Compassion. “Après de longues actions, les gens sont épuisés et ceux qui avaient l’énergie d’apaiser les situations ne sont plus là. On se rend compte que ces périodes sont plus particulièrement dangereuses et que la sécurité n’est plus garantie. On ne dispose pas des ressources d’organismes comme La Croix-Rouge et on ne peut pas avoir des personnes tout le temps sur place pour veiller à ce qu’il n’y ait pas de conflit. C’est pour cela que la fabrique de l’église a décidé d’aller en justice de paix. Cela ne veut pas dire que les gens vont directement être expulsés, mais qu’un juge de paix va évaluer la situation“.
L’occupation de l’église du Béguinage, entamée il y a près d’un an, avait pour but de faire pression sur le gouvernement en vue de trouver une solution à la situation des sans-papiers. Les occupants avaient notamment mené une grève de la faim et de la soif, suspendue le 21 juillet suite à un accord avec le cabinet de Sammy Mahdi (CDV), le secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration. “Les actions sont terminées, l’occupation ne se justifie plus.”, explique aujourd’hui Daniel Alliët, qui insiste toutefois sur le fait qu’il reste solidaire des sans-papiers dans leur combat : “La fin de l’occupation ne signifie en aucun cas la fin de notre solidarité avec les sans-papiers.” .
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Rédaction, S.R., Avec Belga
►Les détails en direct dans le 18h, avec Arnaud Bruckner