Audi Brussels: faute d’accord avec les syndicats sur un plan social, la direction va s’adresser aux travailleurs
La direction et les syndicats d’Audi Brussels ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur un plan social commun, les représentants des travailleurs ayant rejeté la toute dernière – la sixième – proposition de l’entreprise, a communiqué celle-ci dans la nuit de mercredi à jeudi.
Les négociations sur un plan social avaient débuté le 1er octobre dernier. La direction avait alors mis sur la table sa première offre, comprenant entre autres une proposition de prime de fermeture. Ce texte avait cependant conduit à un court arrêt de travail spontané au sein de l’usine forestoise en raison de la déception des syndicats.
► Tout comprendre sur la crise d’Audi Brussels
Début novembre, Audi Brussels avait présenté un nouveau plan social, qui avait été mieux accueilli. Le texte prévoyait des primes de fermeture et des prépensions pour les quelque 3.000 travailleurs de l’usine, où la production devrait s’interrompre fin février, avait-on alors appris.
◼︎ Victor de Thier en direct dans le journal de 8h
L’ancienneté valorisée
Les négociations se poursuivaient depuis lors et ont donc finalement échoué après une sixième et dernière proposition de la direction, qui va dès lors s’adresser aux travailleurs directement et leur proposer une offre “très équitable“.
En plus de l’indemnité légale de licenciement, Audi ajoute sa propre prime volontaire, dont le montant dépend de l’ancienneté du travailleur. De la sorte, l’entreprise dépenserait en indemnités de licenciement plus du double que ce que la loi exige, souligne son porte-parole Peter D’hoore.
Un travailleur ayant 17 ans d’ancienneté recevrait en moyenne entre 125.000 et 190.000 euros bruts au total (prime volontaire Audi + indemnité de départ légale), en fonction de son poste et de son salaire, illustre-t-il.
“Nous sommes prêts à faire des compromis“
“Nous sommes convaincus que les travailleurs reconnaîtront la qualité de notre offre et l’accepteront“, ajoute le porte-parole.
Audi regrette en outre que le refus des syndicats rende inapplicables d’autres parties du plan social. Ainsi, dans cette situation, l’entreprise ne peut pas, pour des raisons légales, proposer un régime complémentaire de chômage avec complément d’entreprise (RCC) pour les collaborateurs de plus de 60 ans, mais seulement le régime de RCC légal.
► Lire aussi : Audi Brussels : une délégation chinoise éconduite par la direction
“Nous aurions aimé voir une conclusion commune du plan social et nous étions prêts à faire des compromis jusqu’à la fin“, assure Gerd Walker, membre du conseil d’administration d’Audi AG et responsable de la production.
“Nous tenons notre parole et offrirons volontairement à chaque travailleur une indemnité de licenciement individuelle et équitable en plus de l’indemnité légale. Nous voulons ainsi soutenir les collaborateurs qui ont tant fait pour les quatre anneaux sur leur chemin vers un nouvel avenir professionnel“, conclut-il.
“Rupture de confiance“
Pour le syndicaliste Jan Baetens (ACV Metea) la nouvelle proposition du mois de novembre “mérite d’être débattue“. Mais les syndicats ont mis sur la table une contre-proposition, qui a été balayée par la direction, selon M. Baetens, à la grande frustration du personnel présent.
La situation a mené au blocage dans la salle de négociation, si bien que la direction a été escortée par des agents de police hors de l’usine de Forest.
La direction a condamné “les protestations des employés qui ont mené à des violences“. Les syndicats de leur part évoquent “une profonde rupture de confiance“.
Belga – Photo : Victor de Thier