Attentats de Paris : le jugement du dossier “Paris bis” annoncé le 30 juin

Procès Paris Bis Attentats du 13 novembre - Procès Justitia - Belga Jonathan De Cesare

Quatorze personnes sont prévenues dans ce dossier pour avoir fourni une aide, parfois minime, aux auteurs présumés des attentats du 13 novembre 2015 à Paris.

Le tribunal correctionnel de Bruxelles a clos les débats, vendredi vers 14h25, dans le dossier “Paris bis”. Il a annoncé que son jugement sera prononcé le 30 juin prochain à 08h45.

Parmi les 14 personnes prévenues dans ce dossier, plusieurs d’entre elles ont pris la parole avant que le tribunal ne clôture les débats, essentiellement pour affirmer qu’ils n’ont été au courant de rien concernant la préparation d’attentats et pour étayer les conséquences que l’accusation portée sur eux a provoqué.

“Je suis désolé pour toute cette histoire, mais j’ai tué personne. Pour ce qu’on me reproche, je suis désolé, j’ai réagi comme un abruti”, a déclaré Abid Aberkane, qui avait caché Salah Abdeslam. “Moi-même j’ai été endoctriné dans ce truc-là, en regardant ces vidéos [de propagande de l’État Islamique]”, a-t-il dit.

Youssef El Ajmi et Zakaria Jaffal ont, eux, insisté sur leur demande d’acquittement, soutenant avec force qu’ils n’ont été impliqués en rien dans les attentats du 13 novembre. “Je ne veux pas accepter une condamnation pour une chose pour laquelle j’ai toujours dit que j’avais rien à voir. J’ai tout perdu dans cette histoire. J’ai perdu mon emploi. J’avais un CDI. Mon nom a été sali. Je suis victime. Moi, j’ai rien à voir avec tout ça”, a déclaré El Ajmi.

“J’attends ce jour depuis longtemps”, a ensuite confié Zakaria Jaffal. “Ces gens [les kamikazes et auteurs présumés des attentats] c’est pas des gens que je suis allé chercher. Je les ai côtoyés à l’école, au parc… On a joué au ping-pong ensemble… J’ai fait de la prison pour rien, j’ai eu des conditions pendant des années… Le plus important maintenant c’est mon nom, le nom de mes parents. Il doit être lavé”.

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Plaidoiries

L’avocat de Zakaria Jaffal, accusé d’avoir apporté un soutien à Ahmed Dahmani, l’un des logisticiens des attentats de Paris, a plaidé l’acquittement de son client. L’acquittement a également été plaidé pour Youssef El Ajmi, accusé d’avoir accompagné son ami Ali El Haddad Asufi et Ibrahim El Bakraoui à l’aéroport à Paris en juin 2015. Ces derniers se sont ensuite envolés vers la Grèce puis la Syrie pour rpéparer les attentats de Paris.

Les avocats d’Ibrahim Abrini, le petit frère de Mohamed Abrini, l’un des principaux accusés des attentats de Paris et de Bruxelles, ont pour leur part demandé la suspension du prononcé de la condamnation pour leur client, accusé de s’être débarrassé d’un ordinateur et de vêtements de son frère Mohamed, au lendemain des attentats du 13 novembre 2015.

L’avocate de l’épouse de Farid Kharkach, accusée d’avoir participé à un trafic de faux papiers qui ont servi aux terroristes du 13 novembre 2015, a demandé l’acquittement pour sa cliente. L’acquittement a également été plaidé pour un accusé, qui aurait convoyé Salah Abdeslam après les attentats, une information qui s’est révélée inexacte.

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Enfin, l’avocat d’Ayoub Bazarouj, accusé d’avoir joué un rôle de relais pour les communications de son frère Youssef, a plaidé une peine de travail pour son client. Les avocats de Smaïl Farisi, qui aurait sous-loué son appartement à Ibrahim El Bakraoui à l’automne 2015, ont plaidé l’irrecevabilité des poursuites à l’encontre de leur client. Et Abid Aberkane, accusé d’avoir logé son cousin Salah Abdeslam après les attentats de Paris, a demandé une peine clémente à son sujet.

Avec Belga – Photo : Belga/Jonathan De Cesare