Attentat contre des supporters suédois: allègement des charges pesant sur un suspect

L’un des suspects dans l’enquête menée à Paris sur l’attentat perpétré le 16 octobre 2023 à Bruxelles, qui a coûté la vie à deux supporters de football suédois, a vu sa détention provisoire levée cet été, a appris vendredi l’AFP de sources concordantes.

Le suspect, un Tunisien âgé de 58 ans, est toutefois encore incarcéré en France car il a été condamné dans une autre affaire pour des faits de droit commun délictuels, a indiqué une source judiciaire. L’attaque à Bruxelles, à l’arme de guerre, avait coûté la vie à deux Suédois venus soutenir leur équipe nationale de football. Un autre Suédois de 70 ans avait également été blessé. L’assaillant, un Tunisien de 45 ans, avait, lui, été abattu le lendemain par la police belge. Dans ce dossier, quatre hommes sont actuellement mis en examen à Paris, dont trois incarcérés provisoirement, a confirmé le parquet national antiterroriste (Pnat).

Le quinquagénaire tunisien qui a vu sa détention provisoire levée était domicilié en région parisienne et en contact plusieurs mois avant les faits avec l’assaillant, Abdesalem Lassoued.  Le jour J, il a reçu sa vidéo d’allégeance quelques minutes après les faits – comme 25 autres personnes, d’après une source proche du dossier. Plusieurs éléments alimentaient des suspicions à son encontre, aboutissant à sa mise en examen en octobre 2023 pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et pour complicité d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste. Il était écroué. Mais depuis sa mise en examen, ces éléments n’ont pas été confirmés, a expliqué une autre source judiciaire. Tout d’abord, une veste orange avait été retrouvée chez lui en perquisition: elle était similaire à celle de l’assaillant dans sa vidéo de revendication et lors de son interpellation. Mais une expertise a conclu que, si les particules retrouvées sur cette veste pouvaient correspondre à celles d’une arme à feu, elles pouvaient aussi émaner d’autres activités, comme la mécanique automobile.

Deuxièmement, si ce suspect se trouvait en Belgique le jour de l’attentat, c’était à 100 kilomètres du lieu de l’attaque. La juge d’instruction antiterroriste a donc constaté un allègement des charges à son encontre, selon l’une des sources judiciaires, et demandé la levée de sa détention provisoire mi-juillet. Une décision conforme aux réquisitions du Pnat, a souligné le ministère public. Contactés par l’AFP, les avocats du suspect ont exprimé leur “satisfaction”, espérant “que l’instruction aboutira au prononcé d’un non-lieu le concernant”. L’enquête avait eu aussi des ramifications dans d’autres pays européens, en Espagne et en Italie. En Belgique, elle avait abouti le mois suivant l’attentat à l’arrestation et l’inculpation de quatre complices présumés. Les investigations se concentraient notamment sur l’origine de l’arme utilisée.

Belga

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09 novembre 2024 - 11h14
Modifié le 09 novembre 2024 - 11h14