Asile et migration : le gouvernement n’a pas respecté son grand accord de 2023, selon le Ciré
Cinq vélos ont circulé dans les rues de capitale pendant plusieurs heures mardi matin, arborant des messages pour dénoncer “le non-respect des engagements” du gouvernement fédéral en matière de gestion de la crise de l’accueil. Le CIRÉ, à l’initiative de l’action, continue de pointer l’atteinte aux droits fondamentaux qu’implique une telle gestion de l’accueil.
“En mars 2023, le gouvernement garantissait que – grâce à l’accord qu’il venait de conclure – la ‘crise de l’accueil’ serait résolue pour l’hiver à venir, et qu’un accueil serait fourni à toute personne y ayant droit. À l’approche de mars 2024, 3.000 demandeurs d’asile n’ont toujours pas de place dans le réseau de Fedasil“, a appuyé la directrice générale du Ciré, Sotieta Ngo.
Selon l’ASBL, les mesures prévues dans l’accord du printemps dernier n’ont répondu “en rien” à la situation de milliers de demandeurs d’asile à la rue. En parallèle, elle regrette que l’autre pan de l’accord – à savoir quatre réformes législatives soumises mercredi au parlement – avance quant à lui de bon train. “Ces quatre textes, restrictifs, visent surtout à lutter contre de prétendus abus et augmenter les expulsions“, explique le CIRÉ.
Parmi ces réformes, le CIRÉ déplore particulièrement celle concernant la politique d’expulsion. “Selon le gouvernement, une solution miracle serait de faire de la place en enfermant et en expulsant – et ce, quoi qu’il en coûte au niveau du respect des droits fondamentaux“, souligne le CIRÉ. L’organisme cite par exemple l’obligation pour les personnes ayant reçu un ordre de quitter le territoire de “coopérer à leur retour”, notamment en se soumettant à des examens médicaux sous peine de se les voir imposés par la force.
“Pourtant, des solutions – prévues par la loi – existent, telle que la répartition régionale. Cela ferait cinq demandeurs d’asile par commune, et on ne parlerait plus de crise de l’accueil“, insiste Sotieta Ngo.
■ Les détails dans le 12h30 avec Sotieta Ngo, directrice générale du CIRE