Après les pleurotes, Permafungi se lance dans la production de panneaux isolants
L’entreprise bruxelloise transforme désormais le terreau dont sont issus les champignons pour en faire un matériau isolant. Explications
Permafungi est une entreprise bruxelloise qui s’est spécialisée depuis plusieurs années dans les pleurotes, à base de marc de café. Désormais, elle se lance dans la production de panneaux isolants. Concrètement, du mycélium (partie sous-terraine du champignon) est mélangé avec du marc de café et laissé au repos dans des sacs. Au bout de quinze jours, des pleurotes apparaissent et peuvent être cueillis. Le terreau restant va être remélangé avec du mycélium puis séché et cela donnera une substance rigide qui ressemble à du plastique. Cette nouvelle matière est appelée mycomatériaux.
Levée de fonds
Ces nouveaux matériaux séduisent déjà Citydev, qui en a commandé 200 m2 pour isoler les murs de son laboratoire. “On est sur un projet qui correspond à la transition vers une économie qui est plus circulaire, qui utilise des ressources locales, qui ne va pas chercher des énergies fossiles“, explique Benjamin Cadranel, administrateur général de Citydev. “Les déchets des uns fait des ressources des autres. Par ailleurs, c’est produit à Bruxelles pour répondre à des besoins bruxellois. Donc ça fait des économies de transport”, ajoute-t-il.
Outre la fabrication d’isolant, la société bruxelloise a également conçu et vendu 400 luminaires en mycomatériaux. “L’objectif est de remplacer les matériaux polluants dans le secteur de la construction et du packaging. Il peut le faire parce qu’il a des caractéristiques techniques tout à fait intéressantes en termes d’isolation thermique, acoustique et en termes de biodégradabilité”, explique Julien Jaquet, directeur général de PermaFungi.
Permafungi espère lever des fonds à hauteur d’un million d’euros d’ici début 2023.
■ Un reportage de Yassine Mossati, Nicolas Lecluyse, Camille Dequeker, Marjorie Fellinger, Djôp Medou Mvondo