Anaïs Camus sur les loyers : “Les familles ne vont pas suivre, il faut une solution”
La secrétaire d’État bruxelloise au Logement, Nawal Ben Hamou (PS), a demandé un avis juridique sur un blocage de l’indexation des loyers à 2 %. Anaïs Camus, échevine du logement à Ixelles (Ecolo), se dit favorable à la mesure tout en voulant assurer la stabilité juridique.
Gros débat lancé par Nawal Ben Hamou sur l’indexation des loyers. Elle souhaiterait plafonner cette indexation à 2% en 2022 et au cours des années suivantes, pour réduire l’impact de la hausse des prix du gaz et de l’électricité sur les ménages. Alors que l’indexation naturelle va plutôt être de l’ordre de 5%. Sur cette question, DéFI est très réservé.
Concernant Ecolo, Anaïs Camus trouve que sur le principe, la proposition de Nawal Ben Hamou est une “excellente idée” mais qu’il faut “vérifier que la situation est tenable.” “On ne va pas s’engager dans ce genre de procédure si on n’en assure pas la stabilité juridique.” Écolo a demandé l’avis du Conseil d’État pour ne pas devoir revenir en arrière. “Il est important que ces familles puissent s’organiser, avoir leur budget sur l’année. On ne va pas dire qu’on décide de ne pas indexer aujourd’hui pour dire finalement on va revenir en arrière et qu’il faudra indexer. Il faut faire ça bien et être sûrs que ce soit valide et qu’on puisse assurer sa famille.”
“On vient de traverser une crise assez particulière, les ménages ont souffert, beaucoup de personnes se retrouvent dans des situations financières compliquées et on annonce non seulement une augmentation du prix de l’énergie, une indexation au niveau des biens de consommation et une indexation au niveau des loyers” affirme Anaïs Camus. “Je pense que la plupart des familles ne vont pas réussir à suivre. Il faut trouver une solution pérenne pour venir aider les familles les plus en difficulté.”
“Transformer des bureaux en logements prend moins de temps que de construire neuf”
Concernant la construction de nouveaux logements, l’échevine estime qu’il faut privilégier la transformation de bâtiments tels que les bureaux plutôt que des logements neufs. Elle souhaite ainsi protéger les espaces verts. Selon elle, cela prend beaucoup moins de temps de transformer un bâtiment existant que de construire neuf. “Construire neuf, c’est long et l’urgence est maintenant. Si on doit attente de trouver les terrains, faire les démarches administratives, les permis d’urbanisme, la construction, c’est 5 à 7 ans avant de voir les projets apparaitre. Refaire des bureaux prend beaucoup moins de temps et on ne peut pas en mettre partout, mais il y a pleins d’endroits où on estime qu’il est possible de transformer des bureaux en logements.”
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■ Anaïs Corbin / Interview réalisée par Fabrice Grosfilley