Déjà la fin du décumul à Bruxelles ? “Il n’y a jamais d’avancée en matière de bonne gouvernance avec le PS et le MR”
Un vote sur le retour du cumul de certaines fonctions doit avoir lieu au Parlement bruxellois ce vendredi. “Des textes taillés sur mesure pour les intérêts de Mr Laaouej et Mr Leisterh“, dénonce Alain Maron.
Lors de la précédente législature, l’interdiction pure et simple du cumul de la fonction de bourgmestre et/ou d’échevin avec celui de député (régional, communautaire, fédéral, européen) et/ou de sénateur a été voté. Le ministre bruxellois sortant en charge de la Transition climatique et de l’Environnement craint à présent que cette acquis soit aujourd’hui détricoté. Ce vendredi matin se tient au Parlement bruxellois une séance plénière avec, à l’ordre du jour, une proposition d’ordonnance portée par le PS. Elle vise à lever la règle d’incompatibilité pure et simple de ces mandats pour lui préférer celle d’un empêchement du mandat de député/sénateur en cas d’exercice du mandat de bourgmestre et d’échevin.
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“Ces textes sont faits sur mesure pour les intérêts de Mr Laaouej et Mr Leisterh“, déplore Alain Maron. “Ils doivent leur permettre de rester députés ainsi que ‘bourgmestres en titre’. Par dessus le marché, les deux précités sont chefs de leur parti à Bruxelles. Autrement dit, ils s’arrangent pour concentrer les pouvoirs entre leurs mains. (…) C’est précisément pour cela que nous avons mis en place ce décumul : pour empêcher la concentration de pouvoir et éviter les conflits d’intérêt. Quand on est bourgmestre, on défend d’abord sa commune, alors qu’ils prétendent en même temps défendre la Région dans sa globalité.”
Pour Alain Maron, le vote de ces propositions d’ordonnances serait tout simplement un retour en arrière. “On voit que quand les écologistes sont dans un gouvernement ou une coalition, il y a des avancées de bonne gouvernance. Quand nous ne sommes plus autour de la table, c’est du détricotage. En règle générale, le PS et le MR sont les pieds nickelés de la bonne gouvernance : il n’y a jamais d’avancée sur ce sujet avec eux. Les Engagés annonce être contre le texte, mais sont impuissants face à leurs partenaires.”
DéFI dénonce “une malhonnêteté crasse”
Jonathan de Patoul, chef de groupe DéFI au parlement bruxellois, s’est également exprimé – par voie de communiqué – ce vendredi matin. Il dénonce “une malhonnêteté crasse” pour la démocratie et les citoyens. “Les vieux démons du PS, avec la complicité du MR, ressurgissent. On fabrique une loi taillée sur mesure pour permettre aux petits copains qui ont toujours cumulé de… continuer à cumuler“. Pourtant, les priorités bruxelloises devraient être ailleurs. “La Région bruxelloise n’a jamais attendu aussi longtemps pour avoir un gouvernement. Et alors qu’il faudrait passer la deuxième pour enfin commencer à négocier, la future majorité trouve le temps de s’arranger pour des intérêts personnels, c’est affligeant. Je l’appelle la majorité marche-arrière“.
Pour le groupe DéFI, la future majorité envoie un très mauvais signal, ils trompent les Bruxellois. “Ils n’en ont jamais parlé lors des deux dernières campagnes électorales, mais avaient tout préparé pour agir vite une fois les élections passées. Alors que Bruxelles et les Bruxellois attendent, PS et MR s’accrochent au pouvoir coute que coute et s’occupent d’abord de leurs petits copains“, conclut le député amarante.
Retrouvez l’intégralité de l’interview en tête d’article.
■ Une interview d’Alain Maron, ministre bruxellois sortant en charge de la Transition climatique et de l’Environnement, au micro de Fabrice Grosfilley dans Bonjour Bruxelles