Affaire Huawei au Parlement européen : un consultant accepte sa remise à la Belgique

Un consultant portugais, arrêté en France le 13 mars, a accepté mercredi d’être remis, sous dix jours maximum, aux autorités judiciaires belges dans le cadre de l’enquête ciblant l’entreprise chinoise Huawei pour des soupçons de corruption au sein du Parlement européen.
Cet homme, né en 1976, de nationalité portugaise et capverdienne, a été arrêté sur mandat d’arrêt européen émis par une juge d’instruction belge le 27 février, soupçonné de corruption d’agent public étranger et participation à une organisation criminelle, entre janvier 2018 et février 2025, a rappelé à l’audience une conseillère de la chambre des extraditions de la cour d’appel de Paris. Cet homme vivant à Bruxelles a été arrêté après que l’office anti-stupéfiants (Ofast) a signalé sa présence dans un hôtel de luxe.
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La justice belge le réclame “pour avoir participé à des faits de corruption ou tentative de corruption d’agents et d’élus européens au profit de la société Huawei dans le cadre du développement de la 5G”, a résumé la magistrate. Il lui est reproché d’avoir permis “la rétribution de personnes ayant participé à la diffusion d’une lettre s’interrogeant sur l’ouverture à des entreprises chinoises du développement de la 5G au sein de l’UE”.
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Des sommes, dont le montant n’a pas été précisé, seraient “passées par ses comptes”, et il les auraient répercutées à “d’autres personnes”. Il est accusé d’avoir “participé à la rédaction des dits courriers”. L’avocat général a demandé sa remise, qui doit intervenir sous dix jours, qu’il a acceptée. Il reste écroué dans l’attente. “Il conteste les faits qui lui sont reprochés, il a à coeur de pouvoir s’en expliquer le plus raidement possible auprès de la juge d’instruction belge“, a souligné l’un de ses avocats, Me Benoît Martinez. “Ce qu’on a dans les pièces du dossier, ce sont des éléments qui n’établissent absolument pas ce qui serait de la corruption”, a renchéri son autre conseil, Me David-Olivier Kaminski. “On a un lobbyiste qui aurait fait des courriers. Quand on voit la teneur des courriers, on est dans la zone d’influence classique, certainement pas ce qui pourrait être un pacte de corruption”, a-t-il soutenu.
Belga