Abandon de NEO2 : Jean Nouvel réclame une prime de 2,6 millions d’euros
Les deux parties se sont opposées devant le tribunal de l’entreprise de Bruxelles, rapporte L’Écho.
En 2018, la Ville de Bruxelles annonçait en grande pompe l’arrivée du célèbre architecte français Jean Nouvel au sein du projet NEO2, afin de dessiner une partie de ce projet rassemblant un nouveau centre de convention et un hôtel. Il devait se greffer à NEO1, qui prévoit le réaménagement de l’ensemble du plateau du Heysel, avec la construction de bureaux, logements et d’un nouveau centre commercial.
Cinq ans plus tôt, la Ville de Bruxelles et la Région bruxelloise avaient lancé l’attribution du marché NEO2. Le marché est finalement revenu en juillet 2018 au consortium formé par CFE, Cofinimmo, AJN, MDW Architecture et TPF. Avant que les ateliers de Jean Nouvel soient donc contactés pour collaborer sur ce projet important du nord de la capitale.
Alors que le dossier semblait sur les rails, celui-ci a finalement capoté lors de la crise sanitaire du Covid-19. En septembre 2020, la Ville de Bruxelles et la Région bruxelloise annoncent communément que le projet NEO2 est abandonné.
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Une convention transactionnelle privée
Mais selon L’Écho, le dossier n’est pas clos. L’architecte Jean Nouvel a en effet décidé d’aller devant le tribunal de l’entreprise de Bruxelles pour réclamer le versement d’une prime de réussite de 2,6 millions d’euros. Tant l’architecte que la société TPF, qui s’est ajouté au dossier, estiment ne pas avoir été correctement rémunérés et demandent donc réparation auprès de CFE et Cofinimmo. Une première audience a eu lieu la semaine dernière, indique L’Écho.
Le quotidien rapporte ainsi que durant l’été 2021, une convention transactionnelle a été signée entre la Ville et la Région d’un côté et CFE et Cofinimmo de l’autre. Un dédommagement de 3 millions d’euros a ainsi été versé au consortium. Mais cette convention n’a jamais été révélée au public, évoquant le secret des affaires. Ce que contestent les ateliers Jean Nouvel et TPF qui demandent donc au tribunal de pouvoir obtenir les détails de cette convention. Ces détails pourraient permettre, selon l’architecte, d’avancer des arguments supplémentaires quant au paiement de sa prime de réussite de 2,6 millions d’euros.
Ce sera désormais au tribunal de l’entreprise de Bruxelles de trancher dans ce dossier complexe.
Gr.I. – Photo : SCRL Neo/Jean Nouvel