À qui donner une troisième dose de vaccin contre le Covid-19 ?
À partir de cette semaine, les personnes immunodéprimées vont recevoir une convocation pour une troisième dose de vaccin contre le covid 19. Jean-Christophe Goffard, chef du service de médecine interne de l’hôpital Érasme, nous explique pourquoi cette stratégie est intéressante.
“On voit que les réponses à la vaccination sont différentes selon les personnes. Les patients immunodéprimés ou en dialyse ont souvent une dégradation de leur protection. Nous n’avons pas encore d’étude clinique à ce propos, mais on sait que les anticorps diminuent au fil du temps. Cela me semble donc être une bonne idée de faire cette troisième dose. Quant au reste de la population, tout dépend du système immunitaire de chacun. La réponse mémoire peut être moins bonne chez certaines personnes.”
Pour Jean-Christophe Goffard, il est difficile de généraliser pour le moment l’admission de la troisième dose. Il faudra voir également comment cela se déroule dans les pays qui ont choisi d’administrer une dose supplémentaire aux personnes de plus de 50 ans comme en France ou en Israël. “Ce qui m’embête, c’est le fait que la Cocom décide de qui a le droit pour le moment à la troisième dose. C’est un choix médical. Il faudrait donc que les médecins puissent dire quels patients ont besoin de cette injection.”
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Dans l’idéal, il faudrait faire un test sérologique pour savoir à partir de quel niveau d’anticorps il faudrait faire un rappel. Seulement, ce test serait un coût supplémentaire. “Il faut peser le bénéfice d’une vaccination de masse à une vaccination avec un bénéfice individuel.”
Pour Jean-Christophe Goffard, il est encore important de développer des traitements curatifs ou préemptifs pour les personnes immunodéprimées. Pour le moment, les résultats des traitements sont excellents, mais ils coûtent toujours cher.
■ Interview de Jean-Christophe Goffard, chef du service de médecine interne d’Erasme par Vanessa Lhuillier