Elke Van den Brandt présente le budget 2023 consacré à la mobilité : métro, trams, bus et Good Move au programme
Plus d’un milliard d’euros seront consacrés à des investissements dans les transports en commun.
Ce mardi matin, la ministre bruxelloise de la Mobilité Elke Van den Brandt (Groen) a présenté en détails son budget pour l’année 2023 lors de la commission Mobilité du Parlement bruxellois. Elle avait déjà présenté les grandes lignes des projets du gouvernement bruxellois dans les colonnes de L’Écho, ce mardi.
Le budget bruxellois consacré à la mobilité a ainsi été augmenté de 106 millions d’euros par rapport à 2022, pour atteindre le montant de 1,448 milliards d’euros, soit près de 20% du budget régional, comme le rappelle L’Écho.
Bus électriques et trams
C’est principalement le réseau de transports en commun qui profitera d’une large majorité de ce budget, annonce Elke Van den Brandt. Des investissements à hauteur de plus de 400 millions d’euros seront ainsi prévus pour l’acquisition de nouveaux trams TNG, l’acquisition de nouveaux bus électriques articulés et l’installation de nouvelles bornes de rechargement, la mise en place de stations plus accessibles pour les personnes à mobilité réduite ou encore les travaux pour de nouvelles lignes de tram, notamment du côté de Neder-over-Heembeek ou la prolongation de la ligne 9. Un budget spécifique, grâce à l’apport du fonds fédéral Beliris, est également prévu pour la construction de la ligne de métro 3.
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Plus spécifiquement, la ministre de la Mobilité annonce de nouveaux investissements pour améliorer la fréquence des métros, trams (les lignes 3, 4, 7, 8, 25 et 55) et bus, principalement la nuit et le week-end. Elle confirme le lancement dans les deux prochaines années de bus électriques articulés sur quatre nouvelles lignes (46, 53, 87 et 89). Et elle confirme la fin du Plan Directeur Bus, en 2023, avec le prolongement des lignes 17 et 28 et la réorganisation des lignes 29, 36 et 63.
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Good Move et sécurité routière
Au-delà des transports en commun, le gouvernement bruxellois prévoit une enveloppe de 205 millions d’euros pour l’aménagement et l’entretien des voiries et des infrastructures, et l’amélioration de la qualité de l’espace public. Dans cette enveloppe, les aménagements prévus pour le plan régional de mobilité Good Move et l’organisation de processus de participation et de concertation pour les communes sont également au budget.
Plus de 81 millions d’euros seront prévus pour les tunnels bruxellois en 2023 et 17 millions d’euros seront prévus pour des projets liés à la sécurité routière, notamment l’achat d’une vingtaine de radars supplémentaires. Des subsides seront également prévus pour les communes afin de réaliser des aménagements spécifiques sur leurs voiries.
Le MR demande l’arrêt de Good Move
Lors de cette même commission Mobilité, l’opposition MR et N-VA a mis en doute les choix de la ministre en matière de sécurité routière, en regard de la hausse sensible des accidents mortels et avec blessés depuis le début de l’année : 3059 accidents corporels, et sept décès sur place, en neuf mois, a souligné David Weytsman (MR). Selon lui, la tendance à l’aggravation est plus lourde à Bruxelles qu’ailleurs, ce qu’a contesté la ministre.
L’élu MR a également demandé à la ministre de “stopper” le plan Good Move et de prendre le temps de l’analyse de ce qui est un échec, avant tout sur la méthode. Il lui a reproché de ne pas prévoir de plan pluriannuel de rénovation des trottoirs et de persister dans le programme d’amélioration de la vitesse commerciale des transports en commun en régression “à cause des bouchons que vous créez”. Il a enfin mis en doute le bénéfice budgétaire du lissage dans le temps des travaux de rénovation des tunnels routiers.
La N-VA pointe les problèmes de budget
Cieltje Van Achter (N-VA) est surtout préoccupée du financement des grands projets d’infrastructure. “Nous voyons que le budget devient rouge foncé et que la dette augmente d’année en année. Entre-temps, de grands projets d’infrastructure, tels que la nouvelle ligne de métro vers Bordet, ont été lancés, mais y aura-t-il encore des moyens pour ces projets lors de la prochaine législature”, a-t-elle dit.
Cieltje Van Achter a également déploré la mauvaise communication du gouvernement en matière de mobilité. “Presque chaque semaine, quelqu’un vient se plaindre auprès de moi de la politique de mobilité de Bruxelles, de la difficulté de s’y rendre ou de s’y déplacer. C’est dû en grande partie au manque de bonnes informations disponibles sur le sujet”.
Le PTB s’interroge sur la concertation
Pour Françoise De Smedt (PTB), “les politiques punitives en matière de mobilité avancent au bulldozer alors que les alternatives à la voiture manquent grandement”. En attestent, selon elle, la LEZ, le stationnement toujours plus cher, les pertes de place pour se garer non compensées par un accès aux parkings hors voirie pour les riverains sans que cela leur coûte plus cher.
Aux yeux de l’élue d’extrême gauche, les travailleurs aux revenus modestes ou moyens paient le plus la note de cette politique. Sans compter que la concertation a été un échec total. Françoise De Smedt a enfin encouragé le gouvernement bruxellois à poursuivre la baisse des tarifs de la STIB pour y attirer les automobilistes.
■ Les explications de Grégory Ienco dans Le 12h30.
Gr.I. avec Belga – Photo : Belga/James Arthur Gekiere