Après 22 ans de présence, une institution du centre de Bruxelles a fermé ses portes

Le restaurant bruxellois ComoTapas a définitivement fermé ses portes le 6 août dernier.

Après 22 ans d’existence au 19 rue Antoine Dansaert, la fermeture du restaurant espagnol ComoTapas a suscité des réactions d’incompréhension du côté des consommateurs. Le concept, inspiré des bars à pintxos typiques espagnols mais proposé dans un cadre moderne, était unique à Bruxelles. Au sein de l’enseigne, des tapas défilaient sur un tapis roulant, les clients n’avaient alors qu’à se servir.  Plusieurs prix ont récompensé le restaurant, notamment le Traveler’s Choice 2022 décerné par Tripadvisor. Malgré cela, l’institution a été forcée de fermer ses portes. Une vente a été organisée pour liquider l’entièreté des équipements, de quoi faire disparaitre tout espoir de réouverture qui aurait pu subsister chez les habitués.

 

“Good Move n’a pas rendu service aux commerçants”

Le gérant de ComoTapas Bruxelles, Ramiro Sanchez-Peña, a expliqué à BRUZZ qu’il était aujourd’hui “impossible de continuer en tant que petit entrepreneur“. Parmi les causes, Ramiro Sanchez-Peña cite le Covid ainsi que les divers aménagements connus par le quartier en termes de mobilité : l’augmentation des frais de stationnement, les rues mises à sens unique et le trafic des bus empêchant l’installation d’une terrasse.

Matthieu Léonard, président de la Fédération Horeca Bruxelles, confirme que “Good Move n’a pas rendu service aux commerçants“. Il pointe également du doigt une dégradation de la propreté publique et une augmentation des problèmes de sécurité liée à la drogue dans le quartier. “Je vais tirer la sonnette d’alarme pour les restaurateurs, il ne faudrait pas que la situation à Dansaert perdure pour l’Horeca. Et pour tout le monde, car sans cafés ni restaurant, le tissu social et la sécurité d’un quartier disparaissent“, alerte-t-il.

Concernant le ComoTapas, le gérant a aussi fait part à nos confrères de sa difficulté à recruter du personnel qualifié et déplore des règles fiscales qu’ils considèrent comme défavorables aux petits restaurateurs travaillant dans les règles. Ramiro Sanchez-Peña l’assure, il dit maintenant adieu à l’entreprenariat et compte chercher un poste d’employé une fois reposé.

Si la branche bruxelloise a donc définitivement mis la clé sous la porte, ComoTapas Anvers reste pour le moment en activité.

 

L’Horeca bruxellois sous tension

Également située dans le quartier Antoine Dansaert, l’enseigne Bonsoir Clara, a aussi fermé ses portes. La fin du restaurant espagnol bruxellois s’inscrit plus que jamais dans un contexte tendu pour l’Horeca. De nombreux restaurateurs et restauratrices se sont exprimés dans les médias courant 2024 au sujet des difficultés rencontrées par le milieu.

Selon un rapport de Statbel, sur le seul mois de juin 2024, 208 faillites ont été recensé dans le secteur de l’Horeca en Belgique. A Bruxelles, le nombre de faillite prononcé ce mois-là a fait un bon de 18 pourcents.

La Fédération Horeca Bruxelles propose six mesures pour endiguer la crise du secteur, parmi lesquelles la réintroduction de l’ancien fonctionnement des flexijobs, la défiscalisation des pourboires ou encore la revalorisation du salaire net des travailleurs.

Depuis mai dernier, la Fédération a également lancé sa campagne de sensibilisation J’aime mon Horeca. Elle appelle le public et les politiques à davantage soutenir les restaurateurs et restauratrices.

 

BX1 – Photo comotapas.com