Réouverture du Fuse : le directeur de l’établissement reste inquiet

L’annonce de la réouverture du Fuse, sous certaines conditions, est tombée mercredi soir et depuis cette décision ne fait pas l’unanimité, aussi bien pour les politiques que pour l’équipe du club techno.

Le Fuse est autorisé à rouvrir deux jours par semaine de 23h à 7h du matin, à raison de 90 événements par an. Dans deux ans, les activités du club devront scrupuleusement respecter l’arrêté bruit. D’ici là, des conditions sont imposées pour réduire les nuisances sonores et pour donner le temps au Fuse d’effectuer des travaux ou de déménager. Si l’équipe du Fuse est déjà en train de préparer le week-end de réouverture, le directeur du club, Steven Van Belle reste dubitatif : “c’est plus strict que ce à quoi on s’attendait. Nous allons ouvrir selon ces conditions et nous évaluerons à la fin du week-end pour savoir si nous pouvons rester ouvert ou pas, c’est encore une question.” 

Le cas du Fuse fait du bruit, et le gouvernement bruxellois organise une task force sur les nuisances sonores et la vie nocturne bruxelloise.

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Alain Maron proposera de constituer une task force pour favoriser une relocalisation

Le ministre bruxellois de l’Environnement, Alain Maron (Ecolo) s’est réjoui, mercredi soir de l’annonce des mesures prises par Bruxelles Environnement augurant une réouverture du Fuse. Il a prédit des démarches en vue de solutions plus structurelles et annoncé qu’il proposera au gouvernement bruxellois de constituer rapidement une task force, conduite par le ministre-président Vervoort, pour soutenir la relocalisation du Fuse dans le centre de Bruxelles dans les deux ans.

Je me réjouis que le dialogue entre toutes les parties ait permis que la fête puisse reprendre. Nous allons maintenant travailler à des solutions plus structurelles“, a-t-il commenté via son porte-parole.

Rappelant que le bruit était la première cause de plaintes adressées à Bruxelles Environnement, il a répété qu’il s’agissait à ses yeux d’un réel problème de qualité de vie et de santé pour les habitants de la capitale.

À ses yeux, les autorités publiques d’une ville/région ont le rôle difficile d’établir des normes équilibrées, tenant compte des activités qui cohabitent dans une ville, puis de les faire respecter. Une vie festive et culturelle pour Bruxelles est aussi constitutive de la qualité de vie en ville.

Le ministre de l’Environnement a encore indiqué que la future task force aura pour objectif de “soutenir la recherche d’un lieu qui permette un fonctionnement optimal tout en minimisant les nuisances“.

La composition proposée pour cette task force serait la suivante: le ministre-président, la Ville de Bruxelles, le ministre de l’Environnement, la secrétaire d’État à la Transition Economique, Perspective Bruxelles, Urban, Bruxelles Environnement et, Visit Brussels.

Alain Maron souhaite enfin que la task force s’inspire notamment des recommandations du Conseil de la Nuit.


Philippe Close et Pascal Smet veulent une politique de la vie nocturne à long terme

La réouverture du Fuse sonne comme un avertissement. Il faut une politique de long terme pour le Fuse et l’ensemble de la vie nocturne bruxelloise, ont affirmé mercredi soir le bourgmestre de la Ville de Bruxelles, Philippe Close (PS) et le secrétaire d’État bruxellois à l’Urbanisme, Pascal Smet (one.brussels-Vooruit).

L’effervescence de la vie nocturne bruxelloise est essentielle à l’attrait de la vie dans notre ville. La brève (heureusement) fermeture du Fuse montre pourtant que l’importance de notre scène nocturne pour nombre de Bruxellois, pour notre image et notre tourisme, est encore trop peu ancrée aujourd’hui dans notre politique. L’intérêt général doit pouvoir coexister avec la défense et la protection de l’habitat“, ont estimé les deux mandataires socialistes, dans un communiqué commun.

La réouverture prochaine du Fuse est une bonne nouvelle et un avertissement. Il faut une politique de long terme pour le Fuse et l’ensemble de la vie nocturne… La réglementation doit être adaptée pour protéger les espaces culturels, tous les niveaux doivent activement prévoir des lieux adaptés pour que la vie nocturne ait aussi sa place dans le Bruxelles de demain. Bruxelles doit rester dynamique! Nous avons construit un Bruxelles où la jeunesse et la culture électronique faisait partie de l’ADN de notre ville, il est de notre devoir de poursuivre dans cette voie“, ont-ils encore dit.

■ Reportage de Thomas Dufrane, Yannick Vangansbeek et Apolline Feron