Fabien Neretse, coupable de génocide, condamné à verser 317.000 euros d’indemnités

La cour d’assises de Bruxelles a condamné, jeudi après-midi, Fabien Neretse à indemniser les victimes des faits pour lesquels il a écopé de 25 ans de prison à hauteur d’un peu plus de 317.000 euros au total. Cet ancien fonctionnaire de l’Etat rwandais a été reconnu coupable, en décembre dernier, du crime de génocide et de crimes de guerre commis en 1994 au Rwanda.

Dix-huit personnes qui s’étaient constituées partie civile ont été indemnisées pour le dommage moral qu’elles ont subi. Environ une dizaine d’autres demandes ont par contre été déclarées soit irrecevables, soit recevables mais non fondées. Les montants accordés à chaque personne indemnisée varient entre 5.000 et 37.000 euros. Dans son calcul, la cour a tenu compte du nombre de proches que la personne a perdus, de la nature de ses liens de parenté avec une ou plusieurs victimes, et du fait, dans certains cas, que la personne a elle-même été blessée ou a assisté directement à des massacres.

Le 20 décembre dernier, Fabien Neretse, un Rwandais résidant en France depuis 1997, a été condamné à 25 ans de prison par la cour d’assises de Bruxelles, pour avoir participé au génocide au Rwanda en 1994. Il a toutefois introduit un pourvoi en cassation contre cette décision.

Cet ancien haut fonctionnaire de l’Etat rwandais, âgé de 71 ans, a été reconnu coupable de plusieurs meurtres et tentatives de meurtre, qualifiés crimes de guerre, commis durant le génocide au Rwanda en 1994. Il a également été reconnu coupable du crime même de génocide, dont il était le premier à devoir répondre devant une juridiction belge, pour avoir été animé d’une intention d’exterminer l’ethnie tutsie en commettant ces meurtres. La cour a notamment retenu “l’atteinte irrémédiable portée à l’humanité“, des “atrocités qui défient l’imagination” et qui “menacent la paix et la sécurité dans le monde“. Fabien Neretse a précisément été reconnu coupable d’avoir dénoncé plusieurs personnes d’origine tutsie dans son voisinage du quartier Nyamirambo à Kigali, le 9 avril 1994. Elles avaient été abattues par des militaires alors qu’elles s’apprêtaient à fuir pour rejoindre un camp de la Mission des Nations Unies pour l’assistance au Rwanda (Minuar). Parmi les victimes figuraient notamment une Belge, Claire Beckers, son mari, Isaïe Bucyana, et leur fille Katia. Fabien Neretse a aussi été reconnu coupable d’avoir commandité des meurtres, dont ceux de Joseph Mpendwanzi et d’Anastase Nzamwita, en mai et juin 1994, près de Mataba, son village natal au Nord-Ouest du Rwanda, où il s’était installé dès la mi-avril 1994. Il y avait créé, entretenu et financé une milice d’Interahamwe, qui a commis de nombreux meurtres de Tutsis et de Hutus modérés.

Belga 

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30 janvier 2020 - 17h08
Modifié le 30 janvier 2020 - 17h08