Rue de la Loi : pourquoi 7 partis se revoient ce soir, et pourquoi ils ne se diront rien (J+95)

Fabrice Grosfilley - Photo Couverture

Clap deuxième. Ce soir les représentants de 7 partis (N-VA, CD&V, Open VLD, SPA et Groen, côté néerlandophone, ainsi que  MR et PS côté francophone) devraient à nouveau se retrouver autour d’une table fédérale. Une réunion plénière organisée à l’initiative de Didier Reynders (MR) et Johan Vande Lanotte (SPA), informateurs royaux, dans un lieu tenu secret à ce stade, et à laquelle tous les partis conviés ont fait savoir qu’ils acceptaient de participer.  Cette nouvelle table ronde tombe un mois pile après la précédente (c’était le 28 juillet) et a le simple statut de « réunion de concertation » : pas question d’employer le terme de négociations à ce stade.

En coulisse, personne n’attend de réelles avancées. Certes, il y a eu quelques contacts ces dernières semaines, et les informateurs ont planché sur un document qu’ils pourraient présenter aux représentants des 7 partis. Mais tant Elio Di Rupo pour le Parti Socialiste que Bart De Wever à la N-VA ont surtout été occupés à l’organisation de négociations pour les gouvernements régionaux. Côté francophone, après avoir négocié sur le programme de la Fédération (enseignement, culture), PS, MR et Ecolo sont de nouveau en train de travailler sur une déclaration de politique wallonne (les réunions avaient lieu à Bruxelles lundi, elles sont ensuite retournées à Namur) dans la plus grande discrétion. Leur but est d’aboutir si possible à un accord avant les fêtes de Wallonie (weekend du 14-15 septembre) . « Tant que les négociations ne seront pas conclues au niveau de la Flandre et de la Wallonie, rien ne bougera au fédéral » entend-on régulièrement dans l’entourage des négociateurs ou chez les commentateurs. Autant dire que le rendez-vous de ce mercredi soir risque de se limiter à constater l’indisponibilité (temporaire) des partenaires potentiels.

Pourquoi faut-il quand même tenir cette réunion ? Pour justifier la prolongation de la mission Reynders-Vande Lanotte. Les deux informateurs feront rapport au roi le 9 septembre. Il faut bien qu’ils aient tenté quelque chose pour pouvoir l’écrire ou le dire au souverain. Même si les avancées sont microscopiques, tenir une réunion évite de faire du surplace : le principe est le même que sur un vélo, tant qu’on n’est pas complètement immobile, on ne tombe pas. Avancer ne serait-ce que d’un millimètre permet d’éviter le constat d’échec. Pour cela les deux informateurs ont un atout : ni le PS ni la N-VA n’ont intérêt à passer pour celui qui stoppe le processus. C’est le principe du valet puant, qui permet d’organiser des réunions… où l’on constate que les positions n’ont pas évoluées et que la situation n’est toujours pas mûre pour lancer réellement le dialogue.