L’édito de Fabrice Grosfilley : l’homme providentiel n’existe pas
Dans son édito de ce lundi 24 octobre, Fabrice Grosfilley évoque les bouleversements sportifs au sein du RSC Anderlecht.
Felice Mazzù n’est plus l’entraineur du Sporting Anderlecht. Même si l’information ne surprend pas les amateurs de football, elle symbolise à elle seule la spirale négative qui tire désormais le RSCA vers le bas.
Dimanche soir, c’est donc une soirée en enfer que le club d’Anderlecht a vécu face au standard de Liège. Ce “clasico” n’est jamais un match à prendre à la légère. L’enjeu était d’autant plus lourd que le coach se savait sur la sellette. Avant le coup d’envoi, Anderlecht était 9ᵉ du classement. Après ce match arrêté sur le score de 3-1, le RSCA se retrouve 12e. Très loin du top 4. Le journal Le Soir a même calculé la moyenne de points par match depuis le début du championnat : avec Mazzù, c’est 1,1, alors que Vercauteren était à 1,8 et Kompany à 1,6. Celui qui avait fait rêver l’Union Saint-Gilloise l’an dernier a vécu un cauchemar en arrivant au Sporting.
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Plus compliqué encore pour le Sporting Anderlecht, l’attitude de ses supporters. Le tir de fumigènes qui a conduit l’arbitre à mettre un terme à la rencontre, des incidents à l’intérieur puis à l’extérieur du stade. Bilan : 50 000 euros d’amendes, mais aussi le passage devant les instances disciplinaires, et probablement des interdictions de stade pour les supporters fauteurs de troubles qui seront identifiés.
Ce qui est grave, c’est qu’on ne voit pas vraiment ce qui pourrait sauver le RSCA. L’entraineur (on le sait bien) est un fusible quand tout va mal. Et le problème, c’est que cela fait des années que le Sporting va mal. Alors oui, les Mauves ont remporté 34 fois le championnat et une fois la coupe de l’UEFA. Mais le dernier titre en championnat remonte à 2017. Et pour les coupes d’Europe, il faut remonter aux années nonante pour s’enthousiasmer. Les nouvelles locomotives du football belge s’appellent Genk, Bruges ou la Gantoise.
Ce soir, tout le monde ne parle donc que de Mazzù et de Robin Veldman, qui va reprendre le poste d’entraineur par intérim. Et on se perd en conjectures : Marc Coucke, le propriétaire, va-t-il revendre ses parts ? Mazzù va-t-il retourner à Charleroi ? La presse s’emballe et elle confond parfois la vitesse avec la précipitation, la rumeur avec l’information. Pendant ce temps-là, on notera que Vincent Kompany occupe la 3ᵉ place du championnat de division 2 en Angleterre. Et que l’Union Saint Gilloise est désormais en 4e position chez nous.
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C’est probablement la morale de l’histoire. Un homme providentiel, si talentueux soit-il, ça ne suffit pas au football. On peut se payer un entraineur cher et vilain, ou un attaquant ou un meneur de jeu. Ou même les trois à la fois, ça ne suffit toujours pas. À l’évidence, dimanche, à Sclessin certains joueurs étaient sur le terrain sans avoir envie de jouer et encore moins de gagner. On sent clairement que certains d’entre eux ne sont que de passage. Il faut être 11 pour jouer au football. Miser sur une seule personne, c’est une piètre stratégie. Et ce qui est vrai pour le foot l’est dans beaucoup d’autres domaines dans la vie.