Les bourgmestres du nord-ouest dénoncent la hausse du survol, le médiateur fédéral évoque “une situation temporaire exceptionnelle”
Les bourgmestres de Koekelberg, Molenbeek-Saint-Jean et Schaerbeek s’inquiètent lundi de l’augmentation du survol aérien de leurs communes et soutiennent la mobilisation citoyenne contre l’usage intensif de la route d’atterrissage 07L au-dessus du nord de Bruxelles. Ils dénoncent également l’attitude du ministre fédéral de la Mobilité, Jean-Luc Crucke (Les Engagés), qu’ils accusent de manquer de dialogue.
Une pétition lancée par les collectifs citoyens Stop Survol Bruxelles Nord – RNP 07L et Free Air Brussels North a déjà recueilli plus de 1.800 signatures en quelques jours. Elle demande la fin des survols répétés au-dessus de quartiers densément peuplés, une situation qui concerne environ 450.000 habitants.
Cet été, le ministre de la Mobilité avait annoncé l’utilisation de la route RNP 07 comme mesure temporaire d’urgence, en raison de travaux à l’aéroport de Bruxelles. Les trois bourgmestres ont toutefois constaté que cette route était à nouveau utilisée en octobre, alors que les travaux étaient terminés. Depuis le début des vacances d’hiver, ils observent une aggravation de la situation.
“Des nuits sans sommeil”
Selon les chiffres avancés, 1.217 atterrissages ont été enregistrés sur la piste 07L en décembre. Plus de 6.000 vols ont déjà survolé les zones les plus densément peuplées de Bruxelles cette année, ce qui en fait la seconde pire année en dix ans. Ces derniers jours, jusqu’à 98 % des atterrissages auraient emprunté cette route.
“Nos habitants subissent des nuits sans sommeil, cette situation est devenue intenable“, dénonce la bourgmestre de Koekelberg Olivia P’tito (PS). À Schaerbeek, Audrey Henry (MR) regrette “l’absence de réponse et de transparence” du ministre. À Molenbeek-Saint-Jean, Amet Gjanaj (PS) juge le survol “inacceptable et insoutenable“.
Les bourgmestres regrettent également l’absence de réponse à une lettre adressée en octobre au ministre Crucke. Ils demandent l’arrêt de l’usage intensif de cette route et sollicitent le soutien de Bruxelles Environnement afin de faire respecter l’arrêté bruit.
Le médiateur fédéral réagit
Le médiateur fédéral pour l’aéronautique, Philippe Touwaide, a répondu lundi aux critiques formulées par les édiles concernant l’usage intensif de cette piste. Selon lui, la situation est exclusivement liée à des conditions météorologiques particulières et ne résulte d’aucune décision politique nouvelle.
Depuis le 21 décembre, des vents soutenus provenant principalement du nord et de l’est ont rendu la piste principale inadaptée à certains atterrissages. Dans ce contexte, l’aviation impose d’utiliser des pistes permettant aux avions d’atterrir face au vent, pour des raisons de sécurité.
Selon Philippe Touwaide, tous les bourgmestres ont été informés deux fois par jour depuis le 21 décembre, y compris les week-ends et jours fériés. Il insiste sur le caractère temporaire et exceptionnel de la situation, dictée par la sécurité aérienne.
► Lire aussi | Réduction du bruit à Brussels Airport : le Médiateur fédéral propose 30 mesures





