Manifestation des agriculteurs : plus de treize arrestations et 50 tonnes de déchets évacués

La manifestation des agriculteurs qui s’est déroulée le jeudi 18 décembre à Bruxelles a donné lieu à plusieurs incidents, selon un bilan provisoire communiqué par la zone de police Bruxelles-Capitale/Ixelles.

Les événements d’hier ont entraîné treize arrestations, dont six arrestations administratives et sept arrestations judiciaires.

La police fait également état de quatre agents blessés lors de cette mobilisation, qualifiée de mouvementée. Les circonstances exactes de ces blessures n’ont pas été précisées à ce stade.

Les dégâts matériels subis par les forces de l’ordre sont jugés considérables. Une dizaine de masques à gaz ainsi qu’un casque de protection ont été détruits. En outre, de nombreux uniformes, boucliers et casques ont été tagués et souillés.

Un véhicule de service a également été endommagé après avoir été percuté par un tracteur. Les dégâts causés aux chevaux de frise, les barrières mobiles utilisées pour le maintien de l’ordre, doivent encore être évalués. Plusieurs d’entre eux ont été heurtés par des engins agricoles.

En outre, plus de 50 tonnes de déchets ont été évacuées par Bruxelles-Propreté après la manifestation des agriculteurs qui a rassemblé plusieurs centaines de tracteurs dans les rues de Bruxelles jeudi. Les équipes de l’agence régionale ont travaillé jusque 23h00, a indiqué son porte-parole vendredi .

Face à l’ampleur des salissures constatées, Bruxelles-Propreté a mis en place un dispositif exceptionnel et a suivi les événements depuis le centre de crise régional, en étroite collaboration avec les autorités régionales et communales. Les premières interventions ont débuté dès jeudi et se sont poursuivies après la dispersion progressive des manifestants.

Depuis jeudi matin, une vingtaine d’agents ont été mobilisés. Les opérations se sont concentrées principalement sur les axes empruntés par les tracteurs convergeant vers la place du Luxembourg, notamment la petite ceinture, l’avenue de la Couronne et l’avenue Paul Hymans.

Les équipes ont été confrontées à des situations complexes, avec des corbeilles calcinées, des pneus brûlés ainsi que d’importantes quantités de pommes de terre, de betteraves et de paille mouillée déversées sur la chaussée, rendant certaines voiries particulièrement glissantes.

Autour du Parlement européen et de la place du Luxembourg, le bilan est lourd. Des pavés arrachés, des feux d’artifice, des barrières de sécurité détruites, des trottinettes incendiées, des pneus brûlés créant un imposant nuage de fumée noire visible d’un peu partout à Bruxelles… Le quartier européen porte encore vendredi matin les traces visibles de la colère agricole.

En soirée, la mobilisation s’est élargie, portant à une vingtaine le nombre total d’agents engagés. Bruxelles-Propreté a également déployé d’importants moyens logistiques, dont trois balayeuses, un camion de nettoyage à haute pression, des conteneurs et des camions munis de grues pour assurer l’évacuation des déchets.

La police est intervenue à plusieurs reprises

Les forces de l’ordre sont intervenus avec canons à eau et gaz lacrymogènes, pour empêcher certains manifestants de forcer les barrages de sécurité liés au sommet européen. Lors de l’évacuation de la place du Luxembourg, un homme a été grièvement blessé à la tête.

Mais les conséquences ne se sont pas arrêtées au centre-ville. Le départ des tracteurs a provoqué d’importantes perturbations routières autour de Bruxelles.

En fin de journée, alors que le millier d’engins agricoles quittait la capitale, plusieurs axes stratégiques ont été saturés. Des groupes de tracteurs se sont notamment dirigés vers le ring de Bruxelles, avec des ralentissements majeurs et des files importantes signalés à hauteur de Hal, mais aussi au carrefour Léonard, point névralgique entre Bruxelles et le Brabant wallon.

Avec Belga

■ Explications d’Anaïs Corbin dans Bonjour Bruxelles avec interview d’Adel Lassouli, porte-parole de Bruxelles Propreté